Grève des fonctionnaires territoriaux : bras de fer entre gouvernement et Fraap

Les négociations sont au point mort ce jeudi 9 janvier
Alors que les discussions de mardi et mercredi ont tourné court entre les représentants de la Fraap et le président Moetai Brotherson, la journée de jeudi a confirmé qu’une issue à ce conflit social s'éloigne. La Fraap accuse le gouvernement de les « menacer » tandis que le président parle d’un « chantage » de la part du syndicat.

« Le dialogue social est une valeur fondamentale dans une démocratie. Nous ne pouvons pas accepter un chantage de la part de la Fraap pour accepter leur seule condition. » a avancé Moetai Brotherson lors d’une conférence de presse organisée ce matin à la présidence. Le président du Pays a tenu à clarifier certains points. Selon lui, le protocole de sortie de conflit de la grève du mois de décembre a été respecté mais le gouvernement n’avait juste pas encore tranché sur le montant de la revalorisation salariale des catégories D, entre 10.000 et 20.000 xpf.  « En gros, la Fraap va faire grève alors qu’ils ne savent pas ce qui a été retenu. Franchement, je trouve ça bizarre. » s’est étonné le président du Pays.

C'est quelqu'un qui ne sait pas négocier

Jean-Paul Urima, secrétaire général de la Fraap

« Sa façon d’aborder les négociations n’est pas bonne. Je ne sais pas s’il a déjà eu à mener des négociations dans sa vie mais j’ai l’impression que non car il nous a présenté un protocole d’accord de fin de conflit qui n’est qu’une littérature très lunaire sans aucune proposition ou réponse à nos revendications. » lui a rétorqué Jean-Paul Urima, secrétaire général de la Fraap. « C’est quelqu’un qui ne sait pas négocier. Avec lui, c’est « c’est moi le chef, ça va être comme ça ». Nous ne sommes pas des gamins, nous savons ce que nous faisons. » a complété le syndicaliste.

Un flou sur les motifs de la grève ?

Lors de la conférence de presse, le président du pays a accusé les représentants de la Fraap de ne pas communiquer avec les adhérents. « On a des discussions avec les responsables de la Fraap mais il faut aussi que la base des adhérents soit bien informée de ce dans quoi on les engage. Depuis lundi, je reçois des messages de fonctionnaires territoriaux qui me disent qu’ils ne savent pas pourquoi ils font grève. » a indiqué Moetai Brotherson qui a aussi dit que les négociations ne pouvait pas uniquement se faire avec une organisation syndicale. Pour Jean-Paul Urima, « ce ne sont pas seulement les adhérents de la Fraap qui contestent, ce sont tous les fonctionnaires de la fonction publique territoriale. C’est l’ensemble des agents de la catégorie D. »

Le préavis de grève déposé par la Fraap prendra effet, si aucune issue n’est trouvée, à 0 heure mardi 14 janvier.

Face à ce risque de grève qui paralyserait une nouvelle fois les avions des compagnies locales, Moetai Brotherson a menacé de décompter en une seule fois les 5 jours de grève du mois de décembre et les potentiels nouveaux jours de grève si elle avait lieu à partir de mardi prochain. « C’est clairement de la menace. Il va falloir qu’il révise ses fiches en matière de grève. » a rétorqué le secrétaire général de la Fraap.

Moetai Brotherson est censé partir pour l’Hexagone ce samedi.