Ils s'envolent et ce n'est pas fini. Pas seulement les avions qui repartent à plein, de et vers les outre-mer après 2 ans de crise sanitaire. Cette nouvelle envolée, c'est celle des prix des billets aériens.
Un nouveau coup dur pour le porte-monnaie des ultra-marins et des métropolitains qui vivent et travaillent en outre-mer. "Le transport aérien va avoir ses prix qui vont augmenter, mais ça restera dans des marges très raisonnables. Je pense qu'avec 40 ou 50 euros par billet, c'est déjà beaucoup. On devrait aussi pouvoir encaisser la crise liée à la situation ukrainienne, qui devrait prendre fin à un moment ou un autre, j'espère que le ciel sera bleu après-demain", remarque Marc Rochet, président d'Air Caraïbes. "On est dans des prix qui sont très bas, et c'est la conséquence de toute la politique low cost qu'on a rebattue aux oreilles des consommateurs que l'on pouvait voler pour 3 fois rien. Ce qui est complètement faux. L'aérien est quelque chose de coûteux, surtout si on veut de bons avions qui ne polluent pas, si on veut des avions qui soient sûrs, on est obligé d'y mettre le prix", précise Jean-François Dominiak, directeur général ASL Airlines France et président du Syndicat des compagnies aériennes autonomes (SCARA).
Plus 13% en moyenne, c'est le taux d'augmentation des billets entre l'Hexagone et les outre-mer dans la zone euro entre mars 2021 et mars 2022. Et ce n'est pas fini.
Après la crise sanitaire toujours en cours, la guerre russo-ukrainienne fait exploser le prix du pétrole.
Un prix qui a plus que doublé, plus l'euro qui perd de la valeur face au dollar, plus l'envolée des prix des pièces, des métaux de maintenance, de la main d'oeuvre, des services et des taxes.
"Ce qu'on observe à [l'aéroport d']Orly, c'est que le prix des billets a augmenté de manière mesurée, limitée, et les compagnies aériennes ont bien conscience qu'elles ont un rôle de service public et de continuité territoriale entre la Métropole et les territoires d'outre-mer", ajoute Justine Coutard, directrice de l'Aéroport Paris-Orly - Groupe ADP.
Des hausses qui impactent directement les finances des compagnies aériennes, et de fait sont répercutés sur les prix des billets d'avion. Les patrons misent plutôt sur une augmentation moyenne des prix des billets, entre 15 et 20% cette année, histoire de rentrer dans leurs frais. "On sait bien que le transport aérien quand on vit en outre-mer n'est pas du superflu, ou un produit de luxe. C'est un bien de première nécessité qui une extrême sensibilité...Même si nous sommes obligés de répercuter la hausse du prix du pétrole, on le fait de façon modérée", détaille Pascal de IZAGUIRRE, PDG de Corsair. Et Muriel ASSOULINE, directrice générale de French Bee, de préciser que "si on ne répercute pas un peu l'augmentation du prix du carburant dans le prix du billet d'avion, il n'y aura plus de compagnies aériennes sur les outre-mer demain, à très court terme".
Chère protection environnementale
Au-delà des crises sanitaires et des guerres, il faut aussi compter sur la mise en place de la mise en place de la politique environnementale internationale qui impactera à la hausse les prix des déplacements en avion. "La décarbonation du transport aérien va coûter très cher...mais nous aurons aussi besoin d'une politique publique pour accompagner tout cela", estime Thomas JUIN, président de l'Union des aéroports français (UAF).