La lutte contre la vie chère passe-t-elle par une réforme de la fiscalité ?

Plusieurs pistes de réflexion sur les moyens d'augmenter les recettes fiscales du Pays. Comme la hausse du nombre de touristes.
Faut-il baisser la fiscalité à l’entrée du territoire pour réduire la cherté de la vie ? Ce manque à gagner du Pays pour mener ses politiques publiques sera-t-il pris dans la poche des hauts revenus ou sur le patrimoine ? Une autre interrogation concerne le financement de la protection sociale généralisée privée de 4 mois de TVA sociale, laquelle générait 9 milliards cfp annuels et supprimée par le gouvernement Brotherson. Des pistes de réflexion sont en cours.

Sur les 170 milliards de francs de recettes fiscales perçues par le gouvernement en 2023, 70 milliards de francs proviennent de recettes douanières.

Et pour lutter contre la vie chère, le ministre de l’Economie et des Finances n’écarte pas la possibilité de réduire les taxes à l’importation. "Baisser les taxes à l'importation et à la consommation, ça nous permettra d'avoir des prix moins chers. par contre ça ne nous permettrait pas de financer autre chose. On étudie une redistribution de la fiscalité. Aujourd'hui il faut savoir que la fiscalité se porte principalement sur l'importation, sur la consommation, sur le patrimoine et sur les revenus. Pour agir sur le coût de la vie, il faut rediriger la fiscalité sur le patrimoine. [Des propriétaires ou des personnes à hauts revenus risquent d'être taxés davantage ?] C'est une éventualité", explique Tevaiti Pomare.

©polynesie

Sauf que le projet de taxation des immeubles bâtis pour les personnes à hauts revenus présenté par le ministre pour le budget 2024 a été rejeté par la majorité.

Hier encore, les débats ont tourné court sur la mise en place d’une quelconque taxe sur le patrimoine, regrette l’économiste Florent Veynaire : "dans l'atelier sur le patrimoine, ils sont quand même surpris qu'il n'y ait pas de droits de succession qui soient mis en place, ce qui est quand même un problème d'équité fiscale qui risque de demeurer si c'est retenu par le gouvernement. Je pense qu'il faut qu'on ouvre la question patrimoniale mais on sent que c'est très difficile, on sent qu'il y a beaucoup de personnes qui ne veulent pas beaucoup y aller !"

La question du financement de la protection sociale généralisée demeure. Amputée de 9 milliards cfp par la suppression définitive de la contribution pour la solidarité, la PSG met en difficulté le budget de la CPS.

Le ministre de l’Economie a annoncé la mise en place probable d’une tva sociale qui serait déductible cette fois-ci. Cette nouvelle taxe devrait être compensée par un rééquilibrage des cotisations sociales.

Le reportage de Titaua Doom :