Vaihere Mollard-Lehartel, éleveuse de poulet de chair à Papara, vient tout juste de recevoir 1 200 poussins, tous en bonne santé. D’ici 8 à 9 semaines, ils seront abattus et vendus au rayon frais de quelques magasins de Tahiti. Et pour préserver son cheptel de tout risque viral, elle prend d’infinies précautions.
Comme tous les autres éleveurs de volailles, Vaihere se fournit exclusivement en Nouvelle-Zélande. "Pour l'instant ils sont indemnes, donc on touche du bois il faut que ça continue, et la Nouvelle-Zélande a un contrôle strict par rapport à la grippe aviaire...C'est rassurant mais en même temps Hawaii n'étant pas loin on s'inquiète quand même parce que ça peut arriver par les volatiles, les personnes", s'interroge l'éleveuse.
Le virus de la grippe aviaire H5N1 est désormais présent en Australie et à Hawaii. Si la région Pacifique était jusqu’alors préservée, la menace est prise très au sérieux par les autorités sanitaires. A la première contamination, c’est tout le cheptel qui doit être abattu…Une catastrophe pour la filière œufs et viande.
Le virus se transmet par les voies aériennes de volailles vivantes et les denrées alimentaires non traitées.
Les contrôles de la biosécurité se sont accentués, particulièrement sur la viande crue, le foie gras maison, les costumes en plumes, les œufs et dérivés de volailles.
Contrôles renforcés
A l'arrivée d'un vol, les denrées alimentaires sans certificat sanitaire ni étiquette d’origine transportées par les passagers sont confisquées, avant d’être détruites. "Il y a de la grippe aviaire partout en Asie, en Europe, en Métropole et aux Etats-Unis, dernièrement elle vient d'arriver à Hawaii donc on renforce les contrôles. Pour l'instant dans le Pacifique on est relativement privilégié, l'Australie a quelques foyers actuellement mais toutes les autres îles de la région dont la Nouvelle-Zélande sont encore indemnes comme nous, donc on cherche à préserver ce statut sanitaire", explique Aurélie Brioudes, vétérinaire et cheffe de la cellule zoosanitaire au service de biosécurité.
Les voyageurs doivent donc rester vigilants et signaler leurs denrées alimentaires à l’arrivée pour vérification.
De leur côté, les éleveurs de volaille doivent déclarer leur animaux malades ou toute mortalité anormalement élevée.
Le reportage de Lucile Guichet :