Conseil des ministres tardif ce mercredi pour annoncer de sérieux coups de rabot dans le budget de l'État. 7133 milliards de FCP à trouver. Pourtant en difficulté les territoires ultra-marins ne seront pas épargnés. Le gouvernement envisage de diminuer de près de 30 milliards de FCP le budget alloué à la mission outre-mer. Pour les députés ultra-marins cette baisse de 10% ne ferait qu'aggraver la situation.
Les territoires ultramarins sont en première ligne, une fois de plus ponctionnés, "après la purge inédite de 78,8 millions d’euros des crédits du ministère en février dernier", rappelle le sénateur de la Guadeloupe Victorin Lurel.
Alors même que nos peuples continuent de souffrir de l’accumulation de crises économiques et sociales et que nos territoires pâtissent d’un désengagement continu de l’État depuis 2017, je peine à comprendre comment le Gouvernement pourra justifier demain de rogner les crédits de la continuité territoriale, de baisser les aides au logement, de désinvestir dans les plans de convergence et de transformation, de grever les aides économiques aux entreprises…
Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe
"Il ne faut pas oublier qu'il y a beaucoup de fonctionnaires d'Etat retraités sur le fenua, et qui sont rémunérés sur le budget de l'Etat. Ces personnels sont concernés par un gel de la réévaluation de leur indice" avance l'ancienne ministre de l'économie du Pays Armelle Merceron. "Il ne faut pas uniquement regarder le budget du Ministère des Outre-Mer". Si la sénatrice Lana Tetuanui estimait sur le plateau de Polynésie La 1ère, lors de la présentation du budget 2025 par Michel Barnier, que "la Polynésie ne serait pas touchée par l'austérité", l'économiste Christian Montet assume "qu'il est nécessaire de remettre les finances publiques en ordre". Il y a eu "trop d'argent lâché, y compris sur le fenua pendant la crise du Covid. On paie la phase inflationniste. Le FRPH - Fonds de Régulation et de Péréquation des Hydrocarbures- a aidé les riches à remplir leur réservoir d'essence pendant qu'on laissait la pauvreté s'installer".
Du côté des départements ultra-marins, on estime que "l'heure n'est pas à se serrer la ceinture, en plus de cette baisse générale du budget attribué à la rue Oudinot", compte tenu des difficultés sociales en Nouvelle-Calédonie, en Martinique et à Mayotte.