La Saintonge : destruction ou réhabilitation ? La population tranchera la question !

Une mairie qui fait beaucoup couler d'encre et de salive.
La Saintonge, bâtiment historique de la ville de Arue, est-elle vouée à la destruction ? Son avenir repose désormais entre les mains des habitants, mais surtout, du conseil municipal. Au sein de la majorité de l'exécutif, les avis divergent quant au maintien ou non de la bâtisse, malgré le soutien financier du Pays et de l'Etat. L'opposition, elle, ne baisse pas les armes. Elle revendique sa réhabilitation.

La vieille bâtisse de la mairie de Arue est devenue un objet de discorde.

Lieu de vie, de réflexion et de fertilisation croisée des pensées où naissaient auparavant des projets de société, la Saintonge, propriété de la ville depuis 1978, doit-elle céder sa place ou continuer d’exister ? "S'il faut la refaire, il faudrait la refaire avec une autre structure. Parce qu'on a la chance aujourd'hui d'avoir cette évolution dans le bâtiment, et deuxièmement par son histoire, par les premiers propriétaires d'où vient la famille Kreiner...Oui, il faut refaire la Saintonge à l'identique", affirme Thierry Bonno, natif de Arue. "Il y a une histoire derrière cette grande mairie, et toute la population a l'habitude de voir cette mairie", dit une dame rencontrée au marché de Arue.

Plus personne ne travaille dans la vieille bâtisse avant les travaux.

Pour l’opposition au sein du conseil municipal, sauver la Saintonge est une impérieuse nécessité… Pour préserver le patrimoine culturel d’abord, puis pour offrir une formation professionnelle aux jeunes, ensuite. D’autant qu’aujourd’hui, Pays et Etat investissent dans les travaux de réhabilitation à hauteur de 80%. "L'histoire et le patrimoine aujourd'hui, il y a une vraie valeur ajoutée sur une commune, et cette valeur ajoutée on est en train de nous dire aujourd'hui qu'il faut l'enlever, la détruire. On n'est pas d'accord", déplore Léo Marais, conseiller municipal de l'opposition à Arue, "je pense qu'il y a un véritable blocage aujourd'hui entre Jacky Bryant et ses idées arcboutées, très arrêtées sur le sujet maison coloniale, qui peste contre l'Etat et le Pays qui ont décidé d'être partenaires de ce projet. Donc on a énormément de mal à comprendre ce type de réaction". 

Le charme d'antan.

Alors que la décision de détruire le bâtiment a été adoptée par la majorité en conseil municipal il y a deux ans, l’organisation d’une consultation populaire communale interroge le maire adjoint. Le soutien soudain de l’Etat et du Pays également. "Au nom de quoi un administratif aussi représentant de l'Etat, veut nous faire la morale sur une décision qui a été prise de manière démocratique ? Seconde chose, ils sont revenus à la charge pour nous dire "on vous mettra 80 % des dépenses". Mais moi je ne suis pas à acheter ! C'est pas parce que tu vas me donner des millions que je serai convaincu que la situation qui est celle-là", s'insurge Jacky Bryant, 3ème adjoint au maire de Arue.

Consultation populaire

Ces oppositions fermes et ces accusations à tort ou à raison obligent le premier magistrat de la commune à s’en remettre aux habitants. "La population sera consultée de manière bien organisée, puisque le ministre de la Culture prend en main cette consultation en donnant tout l'historique de la Saintonge, et à côté de ça tout l'historique de ce lieu avant la Saintonge, pour que la population puisse s'exprimer", remarque Teura Iriti, la maire de Arue.

La consultation électorale communale pourrait avoir lieu dans deux mois. Le coût des travaux de rénovation de la Saintonge est estimé à plus de 200 millions cfp.