Marcher, profiter de la nature et en apprendre un peu plus sur les plantes endémiques de la Polynésie. Un "trois en un" pour les plus de cinquante visiteurs présents ce matin-là, dans la toute première forêt éducative du fenua. "Exceptionnel" réagit l'une d'entre eux. "C'est une idée intéressante qui devrait être encouragée au niveau local" poursuit cette visiteuse, émerveillée de découvrir la végétation du fond des vallées.
À l'heure actuelle, cette forêt s’étend sur 24 hectares. Avec d'un côté des sentiers pédagogiques et de l'autre un espace régénération, où les plantes endémiques sont replantées parmi les invasives, qui vont jouer un rôle précis avant d'être arrachées. "Par exemple, on laisse le miconia pour faire de l'ombre. Si on l'arrachait spontanément, le peu de fougères au sol finirait par dessécher : ce serait contre-productif", explique Mathieu Besson, directeur forestier.
Ces dernières décennies, les espèces envahissantes ont fortement déséquilibré les écosystèmes terrestres de la Polynésie. L’association Aoa Polynésian Forests veut restaurer les forêts natives. Le projet commence dans cette vallée de Mo’aroa à Mataiea, où les plantes invasives ont gagné énormément de terrain... La forêt est un réservoir de biodiversité qui participe à la régulation du climat et le projet Aoa veut permettre à la population d'en prendre conscience.
Les plantes indigènes sont en voie de disparition. Elles sont écrasées par les invasives. Ce qu'il faut comprendre c'est que, derrière la disparition de ces plantes indigènes, c'est tout l'écosystème qui s'effondre : la faune, les autres plantes, la vie dans la rivière, et de la rivière jusqu'au lagon et les récifs !
Christophe Belsan -Directeur du projet AOA Polynesia Forests
Pour aider l’association dans ses actions et ses financements, des visites sont organisées les 2ème et 4ème samedi de chaque mois à Mataiea. Le ticket d'entrée au sentier libre est à 2 500 xpf. Comptez 10 000 xpf pour découvrir un parcours plus long, accompagnés d'un guide.