Un peu plus de deux semaines avant l’application de la nouvelle TVA sociale instaurée par le gouvernement Fritch pour sauver la CPS. Cette taxe de 1,5% sera appliquée sur les biens de consommation et les services hors produits de 1ère nécessité. Les 12 milliards perçus par la TVA sociale seront exclusivement affectés à la PSG, la protection sociale généralisée qui au bord de la faillite.
Evidemment, cette nouvelle taxe est mal perçue par les acteurs économiques du pays. Les prix ayant déjà augmenté à cause de la crise sanitaire, le rajout de cette taxe sociale va être à l’origine d’une nouvelle envolée des prix.
Cela sera surtout visible au moment de passer à la caisse, quand le tarif annoncé aux clients sera majoré.
Peu populaire dans la rue, elle ne l’est pas plus chez les commerçants. Un casse-tête pour la faire apparaître sur le ticket de caisse, en tenant compte de la protection du consommateur. "Pour l'instant, on nous impose de faire afficher cette TVA sociale sur le ticket de caisse et de faire un calcul pour l'additionner au prix TTC, ce qui vient en opposition avec la loi qui protège le consommateur où le prix affiché dans le magasin ne peut pas être plus cher en passant en caisse", précise Sébastien Bauzard, revendeur de solutions informatiques.
Les charges riment avec marges
90% des commerçants ne seraient pas prêts à cette modification sur la facture. Au final, une certitude : le prix sera revu à la hausse, au bon vouloir du détaillant, qui ne diminuera pas sa marge pour autant. "Le commerçant aura le choix soit d'arrondir, par exemple le café tu le payes à 300 cfp, soit on applique 1,5 % sur 300 cfp ce qui fait 304,5 cfp, et cela n'est pas possible. Ou alors on affiche à 310 cfp, et là c'est beaucoup plus que prévu. Ou encore on laisse à 300 cfp et du coup, on réduit les marges et on ne peut pas payer nos charges. Car si on réduit nos marges, on ne peut pas payer nous charges", remarque Dany Dana, restaurateur.
Toujours plus...
Dans un supermarché, les informaticiens travaillent déjà depuis plusieurs mois sur le système pour être prêts au 1er avril. La taxe, appliquée à tous les stades de la commercialisation, de l’importation à la distribution, sera répercutée en bout de chaîne. Ce que confirme Nancy Wane, représentante de l'enseigne Carrefour :
Nancy Wane
Seul secteur à ne pas augmenter ses tarifs, celui des prestataires et hébergeurs touristiques. Après le début de la crise sanitaire, ces derniers ont signé un protocole pour bloquer leurs prix jusqu'en 2023.
A ce propos, écoutez Mélinda Bodin, présidente de l'association du tourisme authentique de Polynésie française :
Mélinda Bodin
Crise sanitaire, guerre en Ukraine, fiscalité nouvelle... l’avenir économique du Pays s’assombrit. Les spécialistes annoncent une flambée de l’indice des prix de 5 à 8% minimum. Le 1er avril, le poisson aura un goût amer.