Vous connaissiez " Octobre rose ", mois de sensibilisation au cancer du sein, " Movember " contre le cancer de la prostate et celui des testicules. Il y a désormais " Juin vert ", destiné à la prévention sur le cancer du col de l'utérus. Depuis le début du mois, l'Institut du cancer de Polynésie française organise des manifestations pour sensibiliser.
Le cancer du col de l'utérus touche une vingtaine de Polynésiennes chaque année. Un mal qui pourrait être évité si les adolescents étaient vaccinés avant leurs premiers rapports sexuels. Deux doses administrées avant l'âge de 14 ans, ou trois doses à partir de 15 ans. Malheureusement, pour l'instant, le vaccin onéreux n'est pas remboursé.
Les papillomavirus, des virus très contagieux qui touchent aussi bien les hommes que les femmes, se transmettent lors des rapports sexuels et sont à l’origine, entre autre, du cancer du col de l’utérus chez la femme. Un frottis, gratuit tous les trois ans, permet de le dépister à temps.
Ce fût le cas pour Mélissa. Le 19 Juillet 2019 restera, à jamais, gravé dans sa mémoire. Suite à un contrôle de routine, en l’occurrence un frottis, son médecin lui annonce la mauvaise nouvelle. " Au début, on suspectait juste un petit problème mais pas un cancer, et quand on m'a annoncé ça, ça a été un choc " raconte Mélissa. Dépistée à temps, sa tumeur a été enlevée et elle n'a pas eu recours à des traitements lourds de chimiothérapie ou de radiothérapie. Non vaccinée contre le papillomavirus, Mélissa encourage, désormais, les jeunes à le faire.
Avec une vingatine de nouveaux cas par an, en Polynésie, le cancer du col de l’utérus est le sixième cancer chez la femme. L’ICPF projette d'effectuer une campagne de vaccination en faveur des 11-14 ans. Selon les scientifiques, dans les pays où le vaccin est administré depuis plus de cinq ans, les deux souches de papillomavirus ont diminué de 83% chez les adolescentes.
Après une course de va'a, un concours de photos, le samedi 24 juin, l'ICPF organise une grande journée de prévention au parc Teaputa, à Taravao. Des stands d'informations et des ateliers sont prévus pour en savoir plus sur le papillomavirus humain et sur les infections sexuellement transmissibles.