En Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse a été légalisée par la loi du 4 juillet 2002 soit près de 26 ans après la loi Veil. Elle est gratuite.
Cela a été un sacré combat au fenua. La réglementation est restée figée jusqu’en 2018.
2018 : les sages-femmes peuvent réaliser le suivi gynécologique des femmes en bonne santé.
2021 : les mêmes sages-femmes peuvent pratiquer des IVG médicamenteuses. Il faut attendre moins longtemps pour obtenir un rendez-vous que chez le spécialiste. La consultation est moins chère et les gynécologues sont trop peu nombreux dans les îles éloignées. Les avortements médicamenteux, c’est 60% des IVG au fenua.
2021, autre avancée : pas besoin de consentement parental, ni d’ordonnance en pharmacie pour se faire délivrer gratuitement la pilule du lendemain pour les mineures. Elle est même disponible dans les établissements scolaires et à l’université.
L’allongement à 14 semaines du délai pour avorter dans l’Hexagone. C’est une avancée pour toutes les femmes -estime Eliane Tevahitua- et surtout pour les plus vulnérables, les plus éloignées et les plus jeunes d’entre elles. Eliane Tevahitua parle ici en tant qu’ancienne directrice de l’école de sages-femmes et non pas en tant qu’élue à Tarahoi. "Je constate que les droits des femmes en matière de décision de l'IVG sont conservés et préservés. Ce n'est pas un recul mais bien un progrès, de manière à ce que les femmes puissent disposer de leur corps comme elles l'entendent", dit-elle.
A discuter à l'Assemblée
La Polynésie enregistre un millier d’avortements par an. 14% concernent des mineures dont 1% a moins de 15 ans. Le projet de loi métropolitain n’est pas applicable en Polynésie. Mais rien n’empêche nos élus de se mobiliser. Pour Eliane Tevahitua, membre de la commission santé à l’Assemblée, "la santé est de compétence locale, et donc la question de l'extension de l'IVG à 14 semaines fera partie de nos prochains débats à l'Assemblée...A titre personnel, je voterai pour cette extension-là qui est une préservation des droits des femmes".
Tout le monde est d’accord. La gratuité de l’IVG et de la contraception doit s’accompagner d’une politique volontariste de sensibilisation et d’éducation à la sexualité et à la santé sexuelle. Tant pour les femmes que pour les hommes.
Ecoutez le reportage de Marie-Christine Depaepe :
IVG