Le Fare Vahine est une extension du centre d'accueil Pu o te Hau, qui héberge les femmes victimes de violences. Les dames arrivent d'abord au Pu o te Hau où elles sont prises en charge et où elles sont accompagnées. Puis elles sont ensuite invitées à se rendre au Fare Vahine pour bénéficier d'un accompagnement vers l'autonomie. Ce nouveau bâtiment est annoncé depuis le début de l'année, offrant vingt places supplémentaires.
"Ce batiment va permettre aux dames qui sont au Pu o te Hau de pouvoir, suite au travail qui sera mené, aller dans ce bâtiment juste à côté où on espère leur donner les formations dont elles auront besoin pour leur autonomisation. Je suis une femme donc c'est sûr que cette cause me touche ; bien sûr que c'est important puisqu'on voit bien que depuis que le Pu o te hau a été créé le centre est toujours plein. Donc c'est justifié de constuire un nouveau bâtiment pour permettre de recevoir plus de dames", explique Jeannette Boissin présidente de l'association « Vahine a rohi ».
Refuge
Le Pu o te Hau reçoit régulièrement une quarantaine de personnes, mamans et enfants compris. Le séjour au centre d’hébergement d'urgence est de trois mois renouvelable une fois. Mais, le plus souvent, les femmes y restent plus longtemps et le centre ne les laisse pas tomber.
Espérance est au centre depuis un an. "Je m’engage pour la marine. C’est le Pu o Te hau qui t’as permis de trouver une voie comme ça. C’est ma référente qui au début, m’a conseillé d’aller dedans. Mais on va dire que comme j’étais détruite quand je suis arrivée, j’ai mis du temps pour accepter de faire les démarches, pour m’engager" confie-t-elle.
Du temps pour se reconstruire, c’est ce que va leur apporter le nouveau Fare Vahine. Avec ses vingt chambres, une cuisine et une salle de séjour, qu’il faut désormais meubler. "En principe, à partir de janvier, on pourra mettre les pensionnaires. Parce qu’ici, les pensionnaires sont plus autonomes. Elles sont avec leurs enfants et peuvent faire leur cuisine. (...) Ce premier bâtiment a été pris en charge par le Pays, sous le gouvernement de Monsieur Fritch, c’est pour cela que j’ai tenu à lui rendre hommage" nous apprend Minarii Galenon-Taupua, ministre des Solidarités en charge de la condition féminine.
Et Edouard Fritch de renchérir : "il y a des sujets comme ça, qui sont des sujets éminemment sensibles, qui touchent à la dignité de l’homme, qu’il ne faut surtout pas politiser. Je l’ai reçue bien souvent, elle était au Tavini, je suis au Tapura. Mais on a mis tout ça de côté, parce que le sujet valait le coup."
D'autres projets à venir
Le Fare Vahine a couté 78 millions de francs. D’ici 2025, un Fare Metua proposera dix studios à des femmes séniors et un Fare Potee destiné à des réunions doivent aussi voir le jour, dans ce qui sera un Centre de la femme.
Tous ces projets sont pilotés par le Conseil des femmes. "Il y a une demande qui a été transmise d’une subvention du conseil des femmes, pour ce deuxième projet, dans lequel le Pays a largement contribué par le biais d’une aide de 90 millions xpf, me semble-t-il" précise Eliane Tevahitua, vice-présidente du Pays.
Le Fare Metua et le Fare Potee, bénéficieront également d’une subvention de l’Etat, à hauteur de 87 millions de francs pacifiques.