Le Gardian testé par Jean-Maiti Delorme, pilote d'essai d'origine tahitienne

Jean-Maiti Delorme est pilote d'essai dans l'armée de l'air. Ce jour-là, il contrôle le Gardian de la 25 F.
Les Gardian sont les avions de reconnaissance qui appartiennent à la flottille 25 F, basée depuis 30 ans en Polynésie. Pour rester au top de leurs capacités, ils sont régulièrement contrôlés. Notamment par Jean-Maiti Delorme, un pilote d'essai, d'origine polynésienne.

Jean-Maiti Delorme est un pilote d’essai, d’origine tahitienne. Ce vendredi, il a testé le fleuron de la flottille 25 F, le Falcon 200, qui a été immobilisé plus de trois mois.

Son autorisation d’exploitation dépendra du vol que doit effectuer ce pilote. "Tout ce qui concerne les capacités de l'avion, les systèmes mais aussi les éléments de sécurité. Par exemple, on va couper les moteurs et vérifier qu'ils se rallument bien. Ce sont des choses que l'on ne fait pas sur un vol normal", explique Jean-Maiti Delorme.

Le vol d’essai a duré en peu plus de 3 heures pendant lesquelles l’aéronef a été mis à rude épreuve, une opération vitale au sens propre du terme, car les deux avions Falcon 200 basés à Tahiti doivent pouvoir couvrir un territoire aussi vaste que l’Europe pour mener à bien les missions.

La zone de surveillance du Gardian est vaste comme l'Europe. C'est pourquoi l'appareil doit être régulièrement contrôlé.

Ce vendredi, le test s'est avéré concluant pour certains points. "On a coupé les réacteurs, un moteur puis le second, et cette manipulation s'est bien passée puisque si elle ne l'avait pas été, on serait revenus plus tôt. Et on n'aurait pas passé l'ensemble des points qui étaient prévus", ajoute le pilote d'essai.

Mais avant les essais grandeur nature, l’appareil a été tout bonnement démonté, un contrôle technique en bonne et due forme, rendu nécessaire par les conditions géographiques et surtout environnementales de la Polynésie française. "C'est pour rechercher toutes les anomalies, traiter la corrosion, parce qu'on est dans un milieu salin où notre pire ennemi c'est la corrosion. Donc c'est beaucoup de traitement anti-corrosion et de remplacement d'éléments", précise Pierre Pen Iae, chef de visite de "Jet aviation".

Avant le vol d’essai, une dernière mise au point a eu lieu avec les dirigeants de la 25 F, le pilote et l’ingénieur de vol de la direction générale de l’armement.

La corrosion est le pire ennemi des avions en Polynésie.

Un contrôle aussi important que le rôle que tient le Gardian en Polynésie. "Nous tenons une alerte SAR, search and rescue, pour assurer le sauvetage en mer. Nous effectuons aussi une surveillance de l'immensité de la ZEE de la Polynésie ainsi que des missions comme les évasans, ou de la reconnaissance terrestre pour évaluer des dégâts après des cyclones", remarque le capitaine de corvette François-Xavier Lucereau, commandant de la flottille 25 F.

Prochaine mission du Gardian, le largage du matériel électoral pour les îles non-enclavées, une mission qui débutera dans les prochains jours.