Le gouvernement central interdit les "applications récréatives" sur les téléphones des fonctionnaires d'Etat

Un jeune adolescent utilise TikTok, à Berlin (Allemagne), le 5 août 2020.
TikTok, Instagram, Twitter... Ces applications "ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants", selon le ministère de la Fonction publique.

Le gouvernement a interdit, vendredi 24 mars, l'installation et l'utilisation d'applications "récréatives", sur les téléphones professionnels des 2,5 millions d'agents de la fonction publique d'Etat, a annoncé le ministère de la Fonction publique dans un communiqué. Cette décision concerne notamment TikTok, Twitter ou Instagram.

Si aucune liste d'applications "ferme et définitive" n'est arrêtée, précise l'entourage du ministre, Stanislas Guérini, à franceinfo, trois grandes catégories sont concernées. Il s'agit des applications "récréatives", de "gaming", et de "streaming", comme Netflix.  "Cette interdiction s'applique sans délai et de manière uniforme", poursuit le ministre. Des dérogations seront attribuées "pour des besoins professionnels tels que la communication institutionnelle d'une administration." Les téléphones personnels des fonctionnaires ne sont pas concernés pas cette mesure.

Au centre des craintes : une loi chinoise de 2017

La France emboîte ainsi le pas à plusieurs institutions et gouvernements occidentaux, comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la Belgique, ayant déjà interdit ou limité l'utilisation du réseau social chinois sur les appareils professionnels.

Sa possible utilisation par Pékin à des fins de renseignements inquiète. Au centre des craintes se trouve une loi chinoise de 2017 qui impose aux entreprises locales de remettre sur demande des autorités des données personnelles qui relèveraient de la sécurité nationale.

Pas de sanctions définies en cas de non-respect de l’interdiction

Les applications visées par l'interdiction "ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants", affirme le ministère de la Fonction publique. Elles peuvent "constituer un risque sur la protection des données de ces administrations et de leurs agents publics".

Le gouvernement chinois "n'a jamais demandé ni ne demandera à quelconque entreprise ou individu de collecter ou de [lui] remettre des données provenant de l'étranger, d'une façon qui violerait les lois locales", a assuré vendredi une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning

En cas de violation de l’interdiction, aucun système unifié de sanctions n’est prévu à ce stade. Les éventuelles sanctions devront être décidées « à l’échelon managérial » de chaque ministère, selon les services de Stanislas Guerini. 

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