C’est le début d’une nouvelle vie pour Raihere Taputuarai. À 26 ans, ce jeune Tahitien vient tout juste de s’installer à New York. Après avoir travaillé dans une roulotte, puis comme élagueur, il passe son CAP cuisine, puis son CAP pâtisserie au lycée hôtelier de Punaauia. À la fin de sa formation, il apprend qu’un chef français installé à New York cherche à recruter.
Je voulais vraiment avoir cette nouvelle expérience, apprendre de nouvelles choses. Le restaurant où je travaille reçoit près de 200 couverts par jour. Cela n'a rien à voir avec Tahiti.
Raihere Taputuarai, pâtissier
Né à Los Angeles, Raihere a la double nationalité. Il postule et est embauché très rapidement. Il est désormais pâtissier dans un restaurant français réputé, en plein cœur de Manhattan, là où gastronomie française est synonyme de raffinement. Avec son équipe, il prépare les grands classiques : vacherin, tarte tatin ou encore mousse au chocolat.
De nouveaux horizons
Sortir de sa zone de confort et s’ouvrir à de nouvelles opportunités, c’est aussi le choix de vie de Velonica Pome’e. D’origine tongienne, cette grande brune décolorée est mannequin grande taille à New York et assume ses racines.
Ce qui me rend spéciale et unique, c'est justement que je suis du Pacifique. Ma façon d'être, mon éthique professionnelle, ma communication : tout est différent par rapport aux occidentales.
Velonica Pome'e, mannequin grande taille originaire de Tonga
Ce soir là, ils sont une quinzaine à se retrouver dans un bar de Manhattan. Ils sont Hawaïens, Tongiens, Samoans et ont tous soif de découvertes. Parfois, ils ont aussi fui le poids de la communauté et des traditions... Ici, ils se réinventent. Ils travaillent dans la finance, la mode, le tourisme ou encore le spectacle. Le grand Pacifique au cœur de la grosse pomme.
Grandir dans les îles, c'est être tourné vers la famille et rester connecté avec les îliens mais après, on veut quitter le nid, découvrir de nouvelles choses, et découvrir le monde. Ouvrir ses yeux, ses rêves, et voir ce qu'il y a ailleurs.
Elizabeth Gerstle, banquière originaire de Samoa
Une petite communauté polynésienne parmi les huit millions de New-Yorkais. Pour faire vivre cette culture, Kaina Quenga et Anthony Aiu viennent d'organiser le premier Heiva Pasifika. Il a rassemblé près de 3 000 personnes sur trois jours.
"La plus grande difficulté est d'être vu et reconnu. Nous voulions montrer que nous existions. C'était notre autre objectif avec ce heiva" précise Anthony Aiu, co-directeur de Te ao Mana et ci-organisateur du Heiva Pasifika.
Des explorateurs à leur façon, comme leurs ancêtres avant eux... Le cœur du Pacifique bat aussi sur les îles de New York.