Aux Antilles, les sargasses sont un fléau. Elles envahissent les côtes et dégagent un gaz toxique une fois échouées : de l’hydrogène sulfuré. Mais en Polynésie française, les algues sont loin d’être aussi nombreuses. Chacun a pu constater leur présence sur nos rivages, leur odeur n’est pas agréable, toutefois, elles ne sont pas dangereuses. "Ca macère, puis ça sent une odeur désagréable. Pour nous, c'est une odeur normale, c'est la nature, par rapport aux fosses septiques qui se déversent sur la route, là ce n'est pas normal !", déclare hilare Raanuu Hamblin, un riverain.
Sont-elles de plus en plus nombreuses ? Aucune étude n’a été réalisée pour en déterminer réellement la cause. L’explication est peut-être liée aux fortes houles qui balaient actuellement le fenua. "Peut-être que l'événement spécifique que l'on vient de voir sur les plages de Toahotu peut être dû à plusieurs phénomènes successifs de forte houle, vent, courant qui rabattent ces algues et qui font qu'on a cette réalité d'avoir plus d'algues que d'habitude qui se sont accumulées sur les plages", suppose Marc-André Lafille, responsable des programmes aquacoles à la direction des ressources marines.
Peste verte ou or vert ?
Au fenua, des personnes les utilisent comme engrais. "C'est riche de plusieurs matières qui sont bonnes pour notre fa'a'apu", constatait récemment Taimandra Tepava.
En Bretagne, elles peuvent être utilisées comme biostimulant ou produit cosmétique et remplacent parfois le plastique. Pour cela, les algues doivent être en mer. Par contre ce n'est pas autorisé en Normandie, pour le moment.
Le reportage de Nicolas Suire :