Deux ans que les athlètes de sports traditionnels ne s’étaient pas retrouvés. Ce championnat de Tahiti, c’est juste du bonheur. Deux associations de l'île se sont retrouvées enfin dans la joie et la bonne humeur. "Avec ce confinement, on n'a pas pu se voir. Sinon, on se s'entraîne avec le masque, c'est difficile. Et là, sans masque, on est contents, on se lance des piques !", comme le dit si bien Inatio Raveino, compétiteur de l'AS Te Uhi Taramea. "Ca fait du bien de débuter l'année en se produisant dans ce festival", ajoute Erickson Bennett.
Moins nombreux mais tout aussi motivés, les compétiteurs de lever de pierre. Chez les novices, Paku Mata décroche la première place avec une pierre de 100 kilos . Tandis que chez les chevronnés, Torea termine premier avec un lever de 150 kilos. "Ca fait 2 semaines que je m'entraîne avec mes cousins, et c'est au dernier moment que j'ai accepté de le faire. Voilà le résultat !", explique fièrement Paku Mata. "Depuis 16 ans, je porte [des pierres] jusqu'à maintenant. J'ai 29 ans, tous les ans je participe. On était deux à l'époque avec mon grand frère, mais il a lâché. Je suis le seul à avoir continué", précise Torea Teraiamano.
Une fierté pour chacun de représenter le sport de ses ancêtres, et l’idée d’associer la course de va’a aux sports traditionnels a coulé de source. "C'est très bien, ça comble, parce que des gens qui ne peuvent pas suivre les courses sur mer, du coup ils ont autre chose sur terre, c'est pas mal", estime Emmanuela. "Ce sont des hommes et des femmes fantastiques qui soulèvent des pierres. J'en suis incapable", avoue Hervé.
Une matinée riche en partage, comme le stand de confection de couronnes qui n’a pas désempli.
Les associations de sports traditionnels doivent à se retrouver pour les championnats de Polynésie qui se dérouleront au mois de juillet en présence des athlètes hawaiiens, samoans et néo-zélandais.