Le mouillage des voiliers, c'est la question qui fâche à Fakarava

Trop nombreux, amarrés là où il ne faut pas ? Entre les habitants et les plaisanciers, les points de vue divergent.
La réglementation du mouillage des voiliers dans le lagon de Fakarava porte notamment sur l’interdiction du mouillage des navires de plus de 10 mètres dans les eaux intérieures de l'atoll sauf dans les zones dédiées. Pourtant à Fakarava le constat de la commune est clair, cette nouvelle règlementation n’est pas encore appliquée.

Les voiliers sont-ils trop nombreux et amarrés au mavais endroit au point de perturber la tranquillité du lagon de Fakarava ? C’est ce que pense une partie des habitants de l'atoll, qui expriment leur ras-le-bol.

Pourtant la nouvelle réglementation adoptée en mai dernier au conseil des ministres rimait avec soulagement pour la population. "Je pense que c'est une bonne solution, ça évite justement quand les goëlettes arrivent qu'elles puissent manoeuvrer correctement [sans avoir] les voiliers dans le chenal", estime Stéphanie Duru, habitante de Fakarava.

Pour les plaisanciers, c’est une nouvelle épine dans la coque de leur voilier, en plus de l’arrêté régulant le mouillage des grands navires, adopté en 2018. "Certaines règles sont intéressantes alors que d'autres sont stupides, c'est ce que je pense. Pour moi, les plaisanciers prennent soin de leur embarcation et des coraux aux alentours. C'est clair, ils ne sont pas responsables de la destruction des coraux", lâche énervé Helmut, un plaisancier.

Pour Helmut, les plaisanciers ne sont pas responsables de la destruction des coraux.

Parmi les points importants, il y a la création de 3 catégories de zone, en fonction de la longueur des navires, allant de moins de 20 m jusqu'à 90 m. Cependant le constat de la commune est clair : cette nouvelle réglementation n'est pas encore appliquée. "On a fait notre boulot, on le sait tous, arrivé à une certaine période, les administrations sont en stand-by...", déclare Etienne Maro, tavana de Fakarava. "Pour la mise en oeuvre, il nous manque une étape : vérifier les modes d'ancrage. Il n'empêche que beaucoup de zones sont sur des endroits où il n'y a pas d'ancrage, de zone d'amarrage, de bouée. A la limite, les voiliers doivent aller dans des zones délimitées. Ensuite, on passera à l'étape du contrôle. Pour l'instant, la difficulté est là", explique Cathy Rocheteau, directrice de la Direction polynésienne des affaires maritimes.

La DPAM l'assure : le contrôle des escales dans le lagon de Fakarava sera appliqué en juin 2025.