Les infirmiers représentent 30% du personnel de la polyclinique Paofai, soit 70 employés. Les postes sont pourvus mais lorsqu'un arrêt maladie arrive, le remplacement n'est pas toujours aisé : « Il y a des périodes ou c'est beaucoup compliqué, explique Emmanuelle Josse, cadre de santé. On essaie de se débrouiller en interne et nos infirmiers se retrouvent parfois à effectuer des semaines de 48 heures pendant 2 ou 3 semaines à la suite pour combler le manque. »
L'établissement de Santé a une croissance d'activité de 5 à 6% par an et cette dernière a déjà beaucoup augmenté au fil du temps. « On faisait 10-15 patients, maintenant il est fréquent d'arriver à 30-40 patients. Ça demande énormément d'infirmiers qualifiés, constate Patrick Bernardino, infirmier. »
Les hôpitaux, les cliniques et même la direction de la Santé peinent à trouver tout le personnel dont ils ont besoin. Alors la plupart de ceux qui composent le vivier de remplacement sont des métropolitains. Cependant la plupart d'entre eux ne veulent pas rester plus d'un an ou deux. « À ce jour on a été en mesure de trouver les compétences nécessaires en revanche, est-ce qu'on est en mesure de les garder ? Ces jeunes qui viennent de métropole ne font qu'un passage à Tahiti pour de multiples raisons, confie Claude Dargo, directeur général de la polyclinique de Paofai ».
Les établissements de soins ont fait pression pour obtenir la réouverture de l'institut de formation des professions de santé. Ce sera pour septembre de cette année : « C'est une montée en puissance qui va s'opérer à partir de 2024. Il y aura plus de places proposées en 2025. Pour l'instant on essaie de répondre à l'urgence, rassure Damien Durand, directeur adjoint médical à la direction de la Santé. »
Les inscriptions seront ouvertes en ligne au mois d'avril. Les études auront lieu à l'université.