Bleu ou rose ? "Rose" rétorque Marguerite, "parce-que j'aime bien cette couleur." Cette habitante de Afaahiti a voté dans la matinée. Elle fait partie des 10702 inscrits de Taiarapu Est, où Steve Chailloux est arrivé premier le 29 juin. Mais le député sortant ne se repose pas sur ses lauriers, puisqu’il doit rattraper ses six points de retard sur son adversaire de l’alliance autonomiste Nicole Sanquer.
Steve Chailloux en campagne jusqu’au bout
Mission reconquête donc pour le candidat. Après avoir accompli son devoir de citoyen à Papeari, Steve Chailloux a entamé une tournée des bureaux de vote de sa circonscription à 10 heures. “On vient dire bonjour” explique Liana, son assistante.
Le taux de participation en hausse leur sera-t-il favorable ? Pour Rafio, un militant Tavini, “les gens vont se réveiller au second tour pour ne pas laisser passer les roses.” Rien n’est moins sûr.
À quelques mètres de lui, Tiare veut voir les bleus sauter. Pourtant elle avait choisi le ticket indépendantiste aux législatives de 2022, pour la première fois… Elle qui faisait partie des déçus du Tapura, n’est pas non plus convaincue par le Tavini. “Je ne suis pas d’accord avec leur façon de travailler. Ils sont contre les popa’a ! Et après ils critiquent Marine Le Pen… C’est une maman, et les mamans ne laissent jamais leurs enfants sans nourriture” argumente cette votante de Taiarapu-Est, qui s’est rangée du côté du Te Nati, le 29 juin dernier. Elle vote autonomiste au second tour.
Participation en hausse
Petit tour du côté de Papara, où Steve Chailloux prend la pose avec son partenaire indépendantiste Tematai Legayic. Après sa défaite cinglante au premier tour face à son adversaire Moerani Frebault, Tematai Legayic a fait campagne aux îles Sous-le-Vent pour soutenir Mereana Reid-Arbelot. L’ancien député assiste tout sourire au scrutin dans sa commune natale, qui compte 8804 inscrits.
L’augmentation de la participation est déjà visible à 9 heures et atteint 16,70 à 12h contre 13,97% à la même heure au premier tour. “L’objectif, c’est de creuser l’écart pour équilibrer avec les autres communes où Nicole est forte” confie Tematai Legayic, qui mise sur la “constance” du Tavini, face une plateforme autonomiste “d’opportunisme” dit-il. Les roses aussi sont là : Putai Taae, Christelle Lehartel et Bruno Sandras discutent avec les électeurs sous le chapiteau de Papara. “Pour moi, ce sera aucun des deux. Je vote blanc. J’ai fait une demande de bourse donc je suis obligé de venir voter” estime un étudiant de la commune.
Nicole Sanquer n’a pas bougé de son fief, Mahina, où elle a récolté 2409 voix contre 1470 pour Steve Chailloux au premier tour. Route de la Pointe Venus, les militants agitent leurs drapeaux. La candidate Amui Tatou se réjouit d’observer une participation en hausse “mais on ne sait pas si c’est pour nous ou pas” avoue-t-elle.
Nicole Sanquer allume sa cigarette et tend patiemment l’oreille à tous les partisans qui lui adressent leurs doléances. “Ça se passe bien depuis ce matin, sauf les bleus qui viennent me lancer des piques de temps en temps” souffle Nicole. Ancienne députée, présidente du A Here Ia Porinetia et élue non inscrite à l’assemblée de Polynésie, la candidate se dit “préparée à tous les scénarios. Quel que soit le résultat, on a fait une belle campagne” avec des cernes en prime, d’un côté comme de l’autre.