Le Tavini, parti indépendantiste présidé par Oscar Temaru, a regroupé 23 500 voix lors du premier tour des législatives. Une hausse de 33 % comparé au scrutin d'il y a cinq ans.
Les candidats du parti indépendantiste se retrouvent ainsi au 2e tour dans les 3 circonscriptions. "C'est une nouveauté. En 2017, on avait le Tahoeraa et le Tapura dans un duel dans les 2 premières circonscriptions et le Tavini seulement dans la 3ème ", remarque le politologue Sémir Al Wardi.
Partout sur le territoire
Selon son analyse, les deux candidates du Tapura qui ont passé le cap des 12,5% "sont donc qualifiées, Bouteau avec plus de 12 000 voix et Teriitahi avec 8 600 voix".
En attendant l'issue du 2e tour de ces législatives, la percée des candidats du Tavini dans cette élection nationale ne passe pas inaperçue et s'explique pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'ils sont Polynésiens et non Métropolitains comme pour la présidentielle.
Capacité d'adaptation
Ensuite parce qu'ils connaissent le terrain, leur parti a "un maillage sur tout le territoire" grâce aux tomite implantés un peu partout. "Impossible pour un seul candidat de faire le tour de la Polynésie entière", reconnaît Al Wardi, "par exemple dans la 1ere circonscription, il y a 27 communes à visiter, c'est considérable. Forcément les grands partis ont cette possibilité grâce aux tomite qui sont là depuis des dizaines d'années".
Selon le politologue, une autre raison vient du travail réalisé pendant 5 ans par le député indépendantiste sortant Moetai Brotherson. "Il a montré qu'il n'était pas sectaire et a profité de son mandat pour tourner en Polynésie...le Tavini a démontré grâce à Moetai qu'il était capable d'avoir ce type de mandat au niveau national", explique Sémir Al Wardi.
L'autre explication donnée samedi soir par Steve Chailloux, qualifié pour le second tour derrière la candidate du Tapura, pourrait tenir à la jeunesse. "J'ai 36 ans, Tematai Legayic [en lice pour le 2ème tour dans la 1ere circonscription] a 21 ans, nous voulons incarner l'espoir politique et le renouveau politique dans ce pays. C'est-à-dire avoir une vision, une nouvelle philosophie, une nouvelle façon de penser et travailler. la caractéristique de la jeunesse".
C'est le 18 juin que les Polynésiens connaîtront leurs 3 nouveaux députés.