Les détenus de Tatutu formés à la menuiserie

Prison de Tatutu, Papeari.
Les projets de formation pour une meilleure réinsertion dans la vie après une incarcération continuent à la prison de Tatutu. Vendredi 24 février, certains détenus ont reçu leur diplôme dans le cadre d'un atelier de formation en menuiserie.

Divers projets de formation sont proposés à la prison de Tatutu. Ces atelier permettent aux détenus d’acquérir un savoir-faire et quelques notions de gestion d'entreprise pour faciliter leur recherche d'emploi et leur réinsertion professionnelle et sociale. 

L'année dernière, plus d'une cinquantaine de détenus ont postulé à l'atelier menuiserie. Seuls dix d'entre eux ont été sélectionnés sur des critères incluant le comportement, l'esprit d'équipe et le sens du travail.

Ecologique 

Coordonné par l'AECD, l'association pour l'éducation cognitive et de développement, l'atelier menuiserie consiste à fabriquer des objets à partir de bois de palette recyclé. « Une façon de valoriser leur savoir-faire mais aussi de faire du upcycling », nous confirme le formateur Jean-Philippe, qui accompagne les stagiaires depuis un an. 

Un détenu nous présente quelques-unes de ses œuvres.

Du simple outil -tels que les maillets, règles ou équerres- au plus complexe, les stagiaires détenus sont aujourd'hui en mesure de sculpter des échiquiers, des ukulélé, des tables ou encore des plateaux de cuisine, tous fabriqués en grande partie avec des matériaux de récupération.

Seconde chance

Les dix apprentis ont reçu leur diplôme vendredi, des mains de la ministre du travail Virginie Bruant qui s'est rendue à Tatutu. Des outils utiles pour qu’à leur sortie de prison, ces ex-détenus puissent trouver un emploi voire créer leur petite entreprise. 

Cette seconde chance n’est pas proposée à tout le monde, y compris dans le monde extérieur, et les détenus en sont conscients. « Si j’avais eu ce genre de formation avant, dehors, je ne pense pas que j’aurais fini ici » nous dit l’un des détenus, qui nous présente une énorme de table finement travaillée « moi j’étais simple carreleur, je ne savais pas que je pouvais faire ça » ajoute-t-il. Ce projet de formation semble donc porter ses fruits...« nous avons vu certains changer de comportements » confirme l’un des fonctionnaires pénitentiaires.

Le prochain atelier de formation débutera le 15 mai. 60 détenus ont postulé, mais seuls 10 d'entre eux seront retenus.