Les forêts ne manquent pas ici : pour que la filière bois prenne racine en Polynésie

Le bois local ne manque pas, mais il faut savoir l'exploiter.
Utiliser davantage de bois local. C'est le crédo du gouvernement, surtout en cette période inflationniste. Eviter d'importer au prix fort du bois de l'extérieur alors que sur place, les forêts ne manquent pas. Encore faut-il savoir les exploiter. La scierie de Papara en est l'exemple.

L’objectif du gouvernement est de valoriser la ressource de bois local pour faire bénéficier des entreprises du fenua de la filière forestière et leur permettre d’assurer des débouchés stables avec par exemple la réalisation de chantiers par la commande publique. C’est pour cela que le président de la Polynésie française, Edouard Fritch et le ministre de l’Agriculture se sont rendus jeudi 27 janvier à la scierie de Papara.

Explication de l'utilisation d'une scie spéciale pour découper le bois.


Car cette entreprise maîtrise toute la chaîne de production. Elle exploite les arbres des forêts locales  (dans les normes écologiques internationales), elle transforme et traite le bois, jusqu’à la fourniture du produits semi-finis. En 2022, près de 5 mille mètres cubes de volume de sciage ont été produits par cette scierie, soit 15% du marché local. Une telle activité permet d’employer 49 personnes.

La scierie de Papara emploie 49 personnes.

Le chantier du collège d’Arue utilise justement le bois local en provenance de la scierie de Papara. Christelle Lehartel, ministre de l’Éducation, qui s’y est rendue mardi 25 janvier, a constaté l’utilisation de matériaux du fenua dont le bois local issu de la scierie de Papara. Les bois massifs proviennent quant à eux des Marquises. 

Ces travaux s’inscrivent dans le programme du Pays, avec le soutien de l’Etat, non seulement pour valoriser les entreprises locales de la filière bois mais aussi permettre de meilleures structures publiques, notamment dans l’éducation. Cela a un coût. C'est ainsi qu'en 2022, les travaux ont nécessité une participation de l’Etat à hauteur de 60 millions cfp, qui s’ajoutent aux 300 millions cfp programmés annuellement.

Que le bois vienne des Marquises ou de Papara, le résultat est spectaculaire.

Mais c’est la promesse pour les élèves (et ceux en situation de PMR) du collège d'Arue de bénéficier dans quelque temps d'un centre de documentation et d’information (CDI, d'un hall d’accueil, de 4 autres salles supplémentaires, et d'un espace pour le personnel du collège pour la rentrée 2023 ) aussi fonctionnels qu’esthétiques grâce à l’utilisation du bois.