Le "tout solaire", ce n'est pas encore pour tout de suite aux Marquises. L'objectif affiché (3/4 de l'énergie délivrée aux abonnés d'ici 6 ans) a tout même reçu le sérieux coup de pouce cette semaine de l'Agence Française de Développement, lors d'une convention actant un prêt de 160 millions de FCP.
Cela passe par "l'hybridation de la centrale électrique de Tahuata" précise Mounia Ait Ofkir, directrice de l'AFD. Car (presque) toutes les centrales installées aux Marquises sont thermiques. Le coût d'un tel investissement passe donc d'abord par 12,7 millions de FCP d'études sur "la mise en place sur le toit d'un bâtiment communal, avec ses batteries". A terme, il s'agit de développer le solaire, son stockage, et un petit nombre de centrales hydrauliques (moins de 10% de l'énergie consommée en 2024), pour que la CODIM en "délégation de service public" délivre 75% d'énergie renouvelable d'ici 2030.
Une convention saluée par l'administratrice d'Etat des iles Marquises, Anny Pietri. "Nous sommes là pour accompagner les élus du territoire sur les enjeux les plus importants". Le maire de Nuku Hiva, Benoit Kautai, en fait d'ailleurs une priorité: "Aujourd'hui à peine 1 abonné sur 10 reçoit, mathématiquement, de l'énergie produite par le solaire". Alors que la filière se développe, portée par fonds de transition énergétique lancé par Emmanuel Macron en 2021 (7,160 Millions de FCP), les communes de Polynésie ne rivalisent pas sur les mêmes objectifs (seulement 30% à Tubuai d'ici la fin 2024).
Le dernier bilan énergétique, publié en 2020, présentait une forte dépendance (93,4%) aux énergies fossiles à l'échelle du Pays.