Les urgences de l'hôpital de Taaone sous tension

Il y a urgence au service des urgences !
Le service du CHPF fonctionne par définition à flux tendu. Mais l'augmentation du nombre de malades chroniques et le besoin de réorganisation du service rendent son fonctionnement plus difficile depuis quelques mois.

8h dimanche matin, l’équipe de nuit des urgences passe le relai pour la journée. Les 12 dernières heures ont été actives entre consultations sans gravité et gestion des suites de la Pumoru Party à Papeete… bref un samedi soir classique. "Les vendredis et samedis soir, classiquement on a plus de traumatologie de la route, plus de patients alcoolisés aussi...il y a de la bagarre sur fond d'alcool, sur fond de toxiques aussi...le samedi soir on voit souvent des gens assez agités, parfois agressifs", explique le docteur Véronique Quétard, médecin urgentiste.

A chaque service, ils sont une douzaine à faire tourner les urgences. Si le 15 et l’accueil du CHPF de Taaone effectuent un tri en amont selon la gravité des patients, depuis quelques mois, le service est de plus en plus rapidement saturé. "On a plus de patients en général, c'est compliqué de prendre tout le monde en charge de bonne qualité, malheureusement parce qu'on est un peu surmené, la tête sous l'eau, et on a du mal à suivre le rythme des arrivées des patients aux urgences", avoue Romain Couturier, infirmier aux urgences.

Une équipe d'urgentistes.


Pour alléger la tension sur les soignants et réduire le temps d’attente aux urgences, l’hôpital réfléchit à la mise en place d’une salle d’accueil des urgences vitales séparée avec des moyens dédiés. Les équipes travaillent aussi à créer un pôle de gestionnaire de lits. "L'idéal, ce serait un cadre avec une infirmière qui viendraient en soutien des urgences, ensuite des différents services au niveau logistique en fait...Le week-end ce sont les urgentistes qui recherchent un lit, ce n'est pas du temps du coup qu'ils passent auprès du patient", regrette Frédérique Clercy, cadre supérieur de santé.

Les équipes des urgences espèrent la création de ce pôle dans les prochains mois et un ajustement des moyens humains rapidement. Les patients, eux, peuvent prendre le réflexe d’appeler le 15 pour savoir s’ils ont besoin de se déplacer.

Le reportage de Charlotte Mestre :

©polynesie


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Romain Couturier    , infirmier aux urgences
ITW3 
Frédérique Clercy    , cadre supérieur de santé