Les violences reprennent en Nouvelle-Calédonie, une marche organisée à Papeete

Les nouveaux engins blindés de la gendarmerie "Centaure" arrivent dans les prochaines heures en Nouvelle-Calédonie
Ce samedi 8 juin, alors qu'une marche en soutien aux Kanaks indépendantistes est organisée à Papeete et que se tient le scrutin des élections européennes, les violences reprennent en Nouvelle-Calédonie. Un couvre-feu est de nouveau en place sur le Caillou jusqu'au 17 juin.

Une quarantaine de manifestants ont sillonné le front de mer de Papeete, samedi 8 juin, brandissant le drapeau des Kanaks indépendantistes.

Manifestation à Papeete un jour d'élections

"Libérer Kanaky", "Solidarité pour le peuple Kanaky" est-il écrit sur les banderoles et scandé ce matin-là par les participants, enfants et adultes, tout le long du parcours, depuis le stade Bambridge jusque devant le monument au mort de l'avenue Pouvanaa a Oopa. Ces Maohi ont souhaité montrer leur soutien aux indépendantistes, dans les émeutes qui déchirent la Nouvelle-Calédonie, depuis le 13 mai dernier. 

Une quarantaine de personnes ont manifesté en faveur de la "libération" du peuple Kanak, samedi 8 juin 2024, à Papeete.

Les affrontements reprennent sur le Caillou

Au même moment, de nouvelles violences ont éclaté sur le Caillou, alors que l'apaisement semblait pointer le bout de son nez. À Dumbéa, au nord de Nouméa, des échanges virulents ont opposé forces de l'ordre et émeutiers dimanche matin (heure de Calédonie) à partir de 4 heures du matin.

Les détonations de bombes de dispersion ont retenti dans plusieurs quartiers de la ville. De grosses pierres entravent la circulation, l'axe routier principal reliant le sud au nord du Territoire est de nouveau bloqué, des déchets divers continuent d'être brûlés, les zones déblayées par les militaires sont aussitôt barricadées et ce, malgré les jets de bombe lacrymogène.

Les violences ont repris en Nouvelle-Calédonie, samedi 8 juin 2024 ©Aiata Tarahu / Polynésie la 1ère

À Nouméa, à hauteur de Montravel, un commerce était en feu dimanche matin à 6 heures. La zone est toujours encerclée par les gendarmes.

Scrutin européen sous haute tension

En dépit de ces tensions, le scrutin européen se tient sur le Territoire, sous haute surveillance policière, avec des horaires aménagés, pour permettre au plus de 220 000 électeurs d'aller voter. Par mesure de sécurité, les bureaux vote sont regroupés au même endroit, comme à Dumbéa où vingt bureaux sur 26 sont installés à l'hôtel de ville. La Nouvelle-Calédonie s'attend à un taux d'abstention considérable, en raison d'un climat toujours tendu, au 24ème jour de crise, d'autant que l'élection européenne n'est pas vraiment populaire en Nouvelle-Calédonie, à l'image de l'ensemble des outremers. 80% des électeurs s'étaient abstenus au dernier scrutin sur le Caillon.

Huit morts

Le dernier bilan fait état de huit morts dans les émeutes en Nouvelle-Calédonie, une information confirmée par le président du gouvernement Louis Mapou. Il s'agirait d'un jeune de Païta, membre de la famille du grand chef, blessé lundi dernier en même temps qu’un autre jeune.

Nouvelles fermetures

L'aéroport international de La Tontouta est toujours fermé, jusqu'au 17 juin prochain. Le couvre-feu entre 18 heures à 6 heures est lui aussi sera prolongé jusqu'au 17 juin. Les rassemblements, l'interdiction de vente d'armes et d'alcool ainsi que le transport d'armes sont toujours interdits sur le Caillou.