Minuscule nation de 55.000 habitants dans le Pacifique ouest, les Iles Marshall ont été le théâtre de 67 essais nucléaires américains entre 1946 et 1958, dont les impacts environnementaux et sanitaires se font toujours sentir.
"Nous n'avons pas choisi ce destin nucléaire, il a été choisi pour nous", avait déclaré mercredi la présidente Hilda Heine à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, soulignant qu'à l'époque, le territoire était sous administration américaine dans le cadre d'un mandat de l'ONU.
"Nous ne pouvons pas effacer le passé. Mais en tant que Nations unies, nous devons à nous-mêmes de nous racheter par l'adoption d'une résolution qui présente des excuses pour nos échecs à prendre en compte les demandes" du peuple des Iles Marshall, a-t-elle ajouté, en référence à des résolutions adoptées à l'ONU dans les années 1950 qui avaient permis la poursuite des essais nucléaires.
Un héritage de mort et de désolation
Ces essais nucléaires ont "laissé un héritage de mort, de maladie et de contamination. Les impacts se transmettent de génération en génération", a-t-elle dénoncé.
Lors de cette période, "le peuple des Iles Marshall a été trompé, déplacé de force et soumis à une surveillance et une expérimentation scientifiques sans son accord", a-t-elle insisté jeudi lors d'une réunion sur l'élimination des armes nucléaires, évoquant des radiations équivalentes à "1,6 fois Hiroshima, chaque jour pendant 12 ans".
"Et malgré ces torts, après près de 80 ans, personne parmi les responsables n'a présenté d'excuse officielle", a-t-elle dénoncé.
Elle a indiqué travailler avec d'autres territoires et populations affectés par des essais nucléaires, notamment en Polynésie française, en Algérie, en Australie. "Tous devraient réaliser que les dommages causés par l'utilisation, la détonation ou les tests d'armes nucléaires sont de la responsabilité des Etats membres qui les ont conduits".