Location de bateaux : quelles règles de sécurité ?

Après l'explosion du voilier à Huahine qui a provoqué la mort d'un de ses occupants, se pose la question de la sécurité à bord de ces bateaux de location. En principe, chacun doit faire l'objet d'un contrôle annuel de la part des compagnies et armateurs. 

Les bateaux à vocation de charter ou de location doivent tous faire l’objet d’une première inspection de sécurité à leur arrivée sur le territoire. Puis chaque année, compagnies et armateurs sont obligés de vérifier l’état des bateaux et la conformité des équipements de sécurité à bord.

« Une fois la délivrance de la conformité, d’autres contrôles suivent » selon Christophe Sonnefraud, responsable de la sécurité à la DPAM, la direction polynésienne des affaires maritimes. « Chaque année les bateaux doivent être inspectés, réparés si besoin et surtout le matériel de sauvetage, de premiers secours et de sécurité à bord, doit être changé ou mis aux normes si besoin. Des inspections surprises peuvent aussi avoir lieu. Et le personnel doit être formé et diplômé. »

 

L’accident est un des sujets de conversation dans les marinas de Tahiti aujourd’hui. Sur un voilier amarré à Arue, qui subit une révision complète en ce moment, nous avons pu rencontrer Manutea Monnier, armateur pour Herevai Charter. Une société spécialisée dans la location avec des personnels formés, mais il leur arrive aussi de louer à des clients diplômés et habitués de la navigation.

 

Dans ces cas-là, selon Manutea, « il y a un temps obligatoire réservé à la prise en main du navire par le client, ils vérifient ensemble les équipements de sécurité, discutent des mouillages envisagés pendant le voyage et prévoient obligatoirement des scénarios catastrophes et  différentes façons d’intervenir sur des incidents à bord ». Manutea confie aussi que « la nouvelle de l’accident [à Huahine lundi soir] a fait grand bruit dans le monde de la voile. Et tous aimeraient savoir ce qui s’est passé. Comprendre ce qui s’est passé, ne serait-ce que pour préparer nos équipages, nos bateaux et surtout assurer la sécurité de notre clientèle. »

Un drame peut vite arriver

 

C’est ce que nous confirme aussi Doudou de St-Cyr que tout le monde connait pour son implication auprès des enfants démunis avec la SAGA. Pour lui cet incident soulève des questions auxquelles il faut que l’enquête réponde. « Sur un bateau s’il y a le feu, c’est très rapide. La coque, les voiles tout peut s’enflammer en quelques minutes car c’est du plastique. Quand on est marin, on sait qu’il faut surtout éviter le feu à bord. Y’a-t-il-eu erreur de manipulation du carburant ? Un problème avec une bonbonne de gaz dans le coin cuisine ? Un problème dans la structure du bateau ? C’est difficile à dire ! En plus il semblerait que le bateau ait brûlé, explosé et coulé. L’enquête pourrait être difficile », confie-t-il.

Doudou de Saint-Cyr.

 

En effet, que s’est-il passé sur ce catamaran au large de Huahine ? L’enquête devra le déterminer tout comme les responsabilités de chacun. Les rescapés du naufrage sont arrivés ca matin sur Tahiti, ils devraient tous être entendus dans le cadre de l’enquête en cours, tout comme les propriétaires du bateau.