Les clients de l’OPT sont-ils victimes de la grève ? Pas vraiment, sauf pour retirer lettres ou colis recommandés. "Pour récupérer les courriers de France, il faut attendre que la grève se termine, l'année prochaine ? Je ne sais pas", dit une dame. "On est là, tout est ouvert, rien n'est fermé pour moi. Pas de souci", ajoute une mamie. "J'attends un peu plus, ils font ce qu'ils peuvent pour diminuer le temps d'attente", soupire un jeune homme.
Au centre de tri, le courrier arrive par kilo. Au total 35 tonnes de lettres et colis à l’import et à l’export chaque mois transitent dans ce centre, le hub du courrier en Polynésie. 20 employés en grève sur 48. Cadres et agents administratifs sont venus en renfort. "On a effectivement 40% de grévistes, malgré tout on arrive à écouler le courrier qui vient de l'international et des îles. On fait en sorte que le centre de tri puisse tourner correctement", assure Robert Kwong, directeur des opérations à Fare Rata.
A peine 24 ou 48 heures de retard pour l’envoi et le tri du courrier, mais une surcharge pour le personnel non gréviste. "Effectivement il y a une surcharge, on en est conscient, on essaie quand même de maintenir l'activité, c'est un équilibre à trouver entre la surcharge de travail et le fait de pouvoir préserver les effectifs non-grévistes", reconnaît William Vivish, chef de centre de traitement du courrier.
Autre service touché, celui du siège de Fare Rata à Papeete. 70% de grévistes, une dizaine d’employés seulement à leur poste. Du timbre à internet en passant par les chaînes câblées, le service est maintenu malgré tout. "On arrive à se dépatouiller, à chercher à droite et à gauche, on y arrive avec nos clients qui sont là et nos guichetiers prêts à servir les gens", estime Kaha Frébault, directeur réseaux des IDV-ISVL.
Entre 30 et 35% de grévistes depuis le début du conflit. Direction et syndicats doivent se retrouver pour discuter encore des trois statuts prévus pour les trois sociétés du groupe.