La rénovation de l’agence Air Tahiti en ville, est la dernière action visible de Manate Vivish. Le directeur général quitte la société à la fin de la semaine après trente-six années de service. L’ensemble du personnel a apprécié le travail aux côtés de ce chef qu’il qualifie de visionnaire et fédérateur, comme le confirme Moetia Teariki-Salmon, agent d’opération : "Il a une vision, il en parle et une fois qu'il a son idée bien construite dans sa tête, il fonce."
Manate Vivish est décrit comme très humain et soucieux de tous ses employés. Durant la période Covid, la compagnie a dû cesser son activité. Les salariés sont restés chez eux et leur revenu a été revu à la baisse, mais dans l’intérêt de tous. Kyle Taraufau, gestionnaire de stock et capitaine de « Team Air Tahiti Va’a », s'en souvient : "après la reprise de l'activité, il a fait en sorte qu'on a réussi à revenir mieux et sans licenciement."
L’évènement le plus noir de l’entreprise reste le crash d’Air Moorea en 2007. Un épisode extrêmement marquant pour tous, également pour Manate qui n’a pu le cacher. Comme l'explique Moeata Tahirori, responsable des opérations sol réseau local : "C'est quelque chose qui l'a marqué. Je pense du coup qu'on est devenu encore plus exigeant en termes de procédure et de sécurité."
Il en a affronté des tempêtes, au travers des conflits sociaux, y compris avec le gouvernement pour la prise en charge des lignes déficitaires ; et tout récemment, depuis 2023, l’arrivée d’un nouveau concurrent : Air Moana. Mais comme le dit Aldo Maueau, retraité et président de « Team Air Tahiti Va’a » : "ça impacte directement l'entreprise et les employés donc c'est sûr qu'à un moment donné, comme dans le vaa, que les employés s'unissent autour de leur directeur et de leur direction pour faire front face à cette concurrence."
Malgré tous ces trous d’air qui ont secoué Air Tahiti, Manate Vivish a su rester lui-même : proche de son personnel et fidèle à ses valeurs. Les 1600 employés de la compagnie lui souhaitent bonne retraite.