Manque de biens : les prix de l'immobilier ne baissent pas

Devenir propriétaire, un rêve devenu de plus en plus inaccessible pour beaucoup de gens.
Les ventes dans l’immobilier ont chuté de presque 50 % depuis 2019, principalement en raison d’un manque d’offres, selon les professionnels du secteur. La rareté des biens à vendre a pour conséquence la flambée des prix. Ils appellent à un sursaut des pouvoirs publics pour faciliter les nouveaux projets de construction.

Les prix de l’immobilier en Polynésie ont flambé en l’espace de 10 ans. En cause : une pénurie de logements et de terrains disponibles sur le marché.

Conséquence pour les agences immobilières : une baisse d’activité de l’ordre de 50% depuis 2019.

Archives. Une hausse continue des prix depuis 10 ans maintenant.

"Les offres sont de plus en plus chères depuis une dizaine d'années, on a 5% d'augmentation des prix par an à peu près. Compte tenu du fait que l'inflation a été faible, les prix de l'immobilier étaient plus élevés que la capacité d'augmentation des revenus des gens. Donc l'immobilier est devenu une valeur sûre aujourd'hui. En plus, comme le coût des matériaux s'est envolé, cela a encore joué sur la hausse des prix", analyse Hugues Cochard, président du syndicat des agences immobilières.

Il manque en fait 15 000 logements rien que sur l’île de Tahiti. A Papeete par exemple, plusieurs espaces ou hauteurs ne sont pas exploités. Comme un terrain transformé en parking qui pourrait tout à fait être réaménagé. "On ne rentabilise pas cet espace, il y a des endroits dans la ville de Papeete qui pourraient servir à créer des logements", constate Hugues Cochard.

Un terrain en ville transformé en parking et ne servant pas à la construction de logements.

Pour un terrain nu à Papeete, il faut compter entre 18 a 200 000 cfp le mètre carré. Et un appartement entre 450 000 et 600 000 cfp le m 2. Des biens qui malheureusement ne pourraient pas être accessibles aux familles modestes.

"Est entrée en fonction depuis le 1er janvier la défiscalisation locale pour le logement intermédiaire qui va viser les foyers gagnant en moyenne 4 Smig. Par contre les foyers gagnant moins de 3 Smig ne peuvent toujours pas accéder à la propriété. Si on veut faire baisser les prix du marché, permettre aux familles polynésiennes d'accéder à la propriété à des prix raisonnables, on est forcément obligé de mettre en place tout un tas de dispositifs. Sinon on n'aura pas de production de logements, l'immobilier va continuer à être de plus en plus cher, et on va créer de plus en plus de colère et d'insatisfaction", explique Jean-Philippe Pinna, président de la chambre des notaires.

Le besoin en logement est crucial, selon les professionnels de l’immobilier. Il va falloir une politique et un cadre incitatif pour que les propriétaires aient envie de réaménager leur(s) bien(s). Et des dispositifs d’aide permettant aux familles modestes d’accéder à la propriété.