Militants indépendantistes kanak détenus en France : leurs avocats demandent le dépaysement du dossier

Christian Tein, leader de la CCAT et président désigné du FLNKS, est en détention provisoire à la prison de Mulhouse.
Le procureur général de Nouméa a reçu ce lundi une demande des avocats des militants indépendantistes calédoniens mis en examen, suite aux émeutes qui ont éclaté en mai dernier. Ceux-ci réclament un dépaysement de l’affaire dans l’Hexagone, où ont été transférés 7 de leurs clients. Une démarche qui vise, selon eux à réunir les conditions d’une justice plus sereine.

"Une organisation de voyou", c'est ainsi que le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie avait qualifié la Cellule de coordination des actions de terrain en mai dernier. "Des faits relevant de la criminalité organisée" avait rajouté le procureur de la République.

Des paroles qui ont motivé les avocats des militants indépendantistes à réclamer un dépaysement du dossier et un suivi de l'instruction par des magistrats de l'Hexagone. "Pour toutes ces raisons, il faut vraiment que des juges, qui restent des juges avec leur fonction d'instruction, regardent ce dossier avec plus de sérénité", déclare François Roux, avocat du FLNKS.

Le 10 juin dernier, François Roux (en quatrième position) a accompagné le FLNKS à l'ONU pour s'exprimer devant le comité spécial de décolonisation.

Les militants calédoniens sont poursuivis entre autres pour "complicité de tentative de meurtre et participation à un groupement formé en vue de préparer de violences". Des accusations qui seraient forcément atténuées par des juges basés dans l'Hexagone. François Roux en est convaincu : "je peux imaginer que les juges de Métropole, habitués à ce qu'est une association de malfaiteurs qu'on peut voir dans des dossiers de drogue etc. auront un regard différent".

Le procureur général n'a qu'une dizaine de jours pour répondre à la demande de dépaysement formulée par les avocats. Un délai d'autant plus court que les juges d'instruction en charge du dossier à Nouméa ont prévu de venir en Métropole à la mi-septembre.

Ils ont convoqué les 7 militants transférés pour des auditions au tribunal de Lyon.

Le reportage de Tessa Grauman :