"Une organisation de voyou", c'est ainsi que le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie avait qualifié la Cellule de coordination des actions de terrain en mai dernier. "Des faits relevant de la criminalité organisée" avait rajouté le procureur de la République.
Des paroles qui ont motivé les avocats des militants indépendantistes à réclamer un dépaysement du dossier et un suivi de l'instruction par des magistrats de l'Hexagone. "Pour toutes ces raisons, il faut vraiment que des juges, qui restent des juges avec leur fonction d'instruction, regardent ce dossier avec plus de sérénité", déclare François Roux, avocat du FLNKS.
Les militants calédoniens sont poursuivis entre autres pour "complicité de tentative de meurtre et participation à un groupement formé en vue de préparer de violences". Des accusations qui seraient forcément atténuées par des juges basés dans l'Hexagone. François Roux en est convaincu : "je peux imaginer que les juges de Métropole, habitués à ce qu'est une association de malfaiteurs qu'on peut voir dans des dossiers de drogue etc. auront un regard différent".
Le procureur général n'a qu'une dizaine de jours pour répondre à la demande de dépaysement formulée par les avocats. Un délai d'autant plus court que les juges d'instruction en charge du dossier à Nouméa ont prévu de venir en Métropole à la mi-septembre.
Ils ont convoqué les 7 militants transférés pour des auditions au tribunal de Lyon.
Le reportage de Tessa Grauman :