"Ce que je peux vous conseiller est de prendre une bonne respiration, prenez le temps de bien comprendre la question avant de répondre, souriez et balayez du regard le jury. Il faut que vous sachiez capter le public, il faut en gros les mettre dans votre poche, c'est l'épreuve fatidique de cette aventure". Omaka en sait quelque chose... L’an dernier, elle aussi se préparait pour l’élection 2023 avec l’incontournable stress avant la grande soirée.
"Ca me rappelle le stress que j'avais ce jour-là pourtant je suis plutôt quelqu'un d'ouverte, j'aime beaucoup discuter mais de me dire que je serais notée sur ça, c'est autre chose. J'appréhendais beaucoup l'année dernière, ça fait plaisir de leur donner quelques conseils. C'est une épreuve éliminatoire"
Omaka Gendron - miss T.Tahiti
Ce jeudi matin donc, les huit candidates ont passé leur grand oral devant un jury composé de 9 personnes. Elles ont répondu aux questions de culture générale, un premier test avant la soirée du 7 septembre qui depuis 2 ans prend un peu plus d’ampleur. "Un peu de géographie, un peu aussi de la Polynésie française mais surtout ça touche vraiment leur particularité", explique Taraihau Heiva, vice-président du comité organisateur Miss T. Tahiti.
Omaka, une jeune femme fière de son parcours
À 26 ans, après un bac et une licence en Langues étrangères appliquées, Omaka se sent bien dans sa famille et dans la société en général. Celle qui n'a en réalité jamais voulu être Miss, est aujourd’hui maquilleuse professionnelle. Fière de son parcours, elle reconnaît la valeur du travail.
"Je ne suis pas née dans une famille très riche, même assez modeste, mais j'ai tout de même eu le soutien de ma famille qui m'a poussée à faire des études et à acquérir toutes ces valeurs qu'ils m'ont transmises : mes valeurs du travail et du mérite. Il faut mériter ce qu'on veut dans la vie et se donner les moyens"
Omaka Gendron - transgenre
Présentes dans tous les secteurs d’activité, les personnes transgenres sont acceptées en Polynésie et ce depuis les temps anciens.
"La culture polynésienne accepte cette diversité et elle la personnifie dans les divinités, dans sa cosmogonie. Disons que la culture polynésienne ne diabolise pas parce que le diable n'existe pas".
Simone Grand - sociologue
Les itinéraires sont pourtant parfois difficiles pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’étudier. Alors, Omaka se veut leur porte-parole.
"Nous sommes courageuses. En tant que personne trans, nous avons même cette obligation de faire beaucoup plus d'effort dans la vie pour avoir ce que l'on veut. Pour ça, nous devons vraiment en être fière..."
Omaka Gendron - Miss T. Tahiti
Un courage couronné, lors de son sacre de Miss T. Tahiti 2023. Bientôt, elle va passer le flambeau à l'une des huit candidates de cette élection 2024.