La foule heureuse anime l'aéroport. Les milliers de tiare embaument les lieux. Sur un portant, des dizaines de colliers de fleurs attendent d'orner le cou des héros du fenua. Leurs proches n'ont pas hésité à faire le déplacement. "Je viens de Raiatea, j'estime qu'on doit les accueillir comme des rois. Du coup avec des mamans de l'île, on a confectionné une centaine de lay. Des fleurs qui viennent spécialement de Maupiti" confie une maman de rameuse. Sa fille est championne du monde en V1...
Les meilleurs
Avec 74 médailles dont 40 en or, Tahiti domine largement Hawaï et la Nouvelle-Zélande, pourtant en supériorité numérique. "Hawaï était à 600, 500 pour la Nouvelle-Zélande et l'Australie et nous, on était à 260. (...) Nous avons essayé d'avoir au moins un ou deux représentants dans chaque catégorie" précise Rodolphe Apuarii. Il fallait donc s'attendre à un accueil aussi grandiose pour les rameurs de la délégation tahitienne, samedi 24 août. "Je suis venue de Rurutu pour accueillir mon fils avec ma nièce. On est contents, on a hâte de les voir (...), on est vraiment fiers" exprime Teauroa Koba.
Du plus jeune au plus âgé, les champions viennent des cinq archipels de la Polynésie et maîtrisent parfaitement la discipline. "Le va'a c'est notre culture. Je ne suis pas étonnée que Tahiti ait un niveau haut. C'est une fierté surtout que chez nous, à Rurutu, nous avons un bon potentiel" poursuit Koba.
Après leur absence remarquée au championnat du monde d'Angleterre, les Tahitiens sont revenus en force. "Très content pour la fédération et pour la Polynésie. Aujourd'hui, nous pouvons reprendre notre place" malgré "la gouvernance qui veut nous diriger et nous met des petits bâtons dans les roues", rapporte le président de la Fédération tahitienne de va'a.
Vive émotion et nouveaux objectifs
Après dix jours à Hawaï pour ce championnat du monde de va'a vitesse, les athlètes peuvent enfin souffler et embrasser leurs proches. "On a remporté beaucoup de médailles pour la délégation et c'est super pour le Pays ! Je suis super content j'avais hâte de les retrouver. Deux semaines ça fait long. On est partis pour une mission : mission accomplie" livre Heimana Ah-Min. Ses filles portent fièrement un t-shirt spécialement imprimé pour le retour de leur père, avec inscrit "papa en or". Des enfants mais aussi des parents témoins du succès des leurs, après de longues heures d'entraînement. "Beaucoup d'émotions, c'est ma fille, je suis content ! Il y a eu beaucoup de sacrifices. Chapeau. Félicitations à tout le monde. Cela fait chaud au cœur, c'est notre sport à nous !" s'exclame Heimanu.
Ces médailles portent l'espoir de toute une Nation et sont peut-être l'occasion de voir évoluer encore davantage ce sport. "On va se rapprocher du ministère pour voir le projet que l'on peut mettre en place. L'année prochaine c'est le marathon au Brésil. On va voir quel est le budget, comment on peut s'organiser et quelle sera l'aide du pays par rapport à ça. En 2026, ce sera les Jeux de vitesse à Singapour" expose le président de la fédération.
En attendant la reprise des entraînements, bon retour à la maison !