Moorea : dégradations et vols dans les champs d'ananas, les agriculteurs excédés

Les agriculteurs ont posé des chaînes et un cadenas devant les champs d’ananas.
Suite aux dégradations et aux vols répétitifs dans les champs d'ananas, les agriculteurs de Moorea ont bloqué l'accès au sentier depuis une semaine.

Des chaînes et un cadenas devant les champs d’ananas de Moorea, le message est clair : les agriculteurs sont excédés. Depuis plusieurs années, ils déplorent des vols et dégradations dans leurs champs. En cause : les multiples passages, entre touristes, randonneurs, promenades en quad ou à cheval… Les ananas sont cueillis sans autorisation, ou dégustées par les chevaux.

La semaine dernière, la coopérative a donc décidé d’interdire l’accès aux prestataires touristiques. Une trentaine d’hectares est désormais fermée au public.

Cela fait plus de dix ans que les safari et quad passent sur nos chemins. Tout a été endommagé depuis et personne n'a levé le petit doigt pour dire qu'il faut réparer les pistes. Nous avons fait l'effort avec le pays de remblayer le plus possible. Il va falloir respecter tout le monde. S'il n'y pas de respect, ce n'est pas la peine de passer.

Jean Tama,

Président de la coopérative des producteurs d’ananas de Moorea

Il risque de ne pas y avoir non plus de passe-droit pour la Xterra, traditionnel rendez-vous sportif prévu à la fin du mois de mai, où plus de mille personnes sont attendues.

Face à cette situation, les prestataires touristiques "s'adaptent".

Beaucoup de clients aiment voir les ananas. Peut-être que cela embête certains agriculteurs parce qu'ils veulent garer leurs voitures, ramasser leurs ananas...ils sont chez eux, on ne peut rien leur dire. On est obligés de s'adapter ou voir d'autres endroits où l'on peut s'arrêter. On gare la voiture là où on peut et on fait marcher quelques clients.

Tinirau Heirani,

Safari Tropical Tours

Pour les touristes interrogés, "ce n'est pas gênant". Ils se contentent de ce qu'ils peuvent voir depuis la route. "Il faut respecter le travail", "on voit les ananas, les citrons, les pamplemousses, on n'a pas besoin d'aller beaucoup plus loin, c'est magnifique !"

La coopérative et les prestataires attendent de trouver une solution avec le Pays.