Moorea : emploi contre préservation de l'environnement ?

Le collectif Faahotu ia Eimeho nui a organisé un rassemblement samedi 6 novembre sur la plage de Tema'e. Il soutient la création d'emplois via les projets hôteliers.

Les projets immobiliers et hôteliers opposent les défenseurs de l'environnement aux partisans de l'emploi local. Après les nombreuses manifestations des protecteurs de la nature, c'est au tour des résidents qui soutiennent l'emploi de se rassembler pour faire entendre leurs voix. Parmi elles, le collectif Faahotu ia Eimeho nui, qui vient de naître à Moorea. 

Le collectif a convié la population et distribué des plats et des boissons. 400 personnes ont répondu à l'appel, réparties sous les deux grands chapiteaux mis à disposition. 

Contexte tendu

Ce rassemblement intervient dans un contexte tendu. D'une part avec le chômage, qui concerne plus de mille personnes à Moorea - un phénomène accentué par la crise. D'autre part avec les défenseurs de l'environnement, qui s'opposent aux projets hôteliers.

Pourtant Atonia Teriinohorai, syndicat en soutien au collectif Faahotu ia Eimeho nui le souligne, ces projets immobiliers permettraient la création de près de 1000 emplois selon lui : 

Les projets de construction vont permettre 1 000 emplois. C’est vital cette création d’emploi sur l’île de Moorea. 

 

Ronald Teariki, maire délégué de Teavaro, soutient également ces projets : 

Il faut savoir qu'à Moorea, depuis un an et demi, 70% des foyers n'ont plus rien, ils n’ont que du pain à manger aujourd’hui… S'il y une certaine cohésion pour développer du travail, moi je suis pour.  


Le ministre du logement Jean-Christophe Buissou a annoncé vendredi 5 novembre un investissement de quinze milliards sur cinq ans pour un projet de Zone de Développement Prioritaire à Moorea–Maiao. Un projet qui inclut plusieurs secteurs : le tourisme, l’immobilier, le mouillage des navires et l’aéroport.

Un référendum ?

Du côté des associations qui défendent le caractère naturel de Moorea, les projets touristiques et immobiliers d’envergures ne sont pas les bienvenus. Elles proposent que la population s’exprime par un référendum :

Il faudrait une grande consultation populaire…oui pour la ZPD ou non…si elle s’oppose majoritairement il faudrait respecter cette décision.

Rahiti Buchin – Membre du collectif CASCEM


Et Rahiti d'ajouter : « Notre combat est simple, c’est la protection de la beauté de notre île. C’est dommage que le ministère de l’urbanisme veuille faire disparaître notre belle nature au profit du béton. »

Les associations environnementales et l’Eglise protestante Maohi ont prévu de mobiliser la population le 13 novembre prochain, pour s’opposer aux grands projets immobiliers.