En 1955, Tiahura, commune de Haapiti, abritait des kilomètres de plage à perte de vue. Sept décennies plus tard, il ne reste plus grand-chose. Laurence l’a bien vu : 30 ans maintenant qu’elle côtoie les eaux turquoise de l’île sœur avec sa famille.
"Ça devient compliqué. Après, il faut aller dans les hôtels pour avoir accès à de belles plages. Même la plage de Temae, on a le droit qu'à un petit bout maintenant. Et, c'est dommage !"
Laurence Carretier - habituée des plages de Moorea
Même constat pour Vatea. Il lui manque aujourd’hui près de 30 mètres de plage. Principales raisons évoquées : la montée des eaux et la privatisation des plages. "Surtout l'activité humaine, les bateaux qui passent tous les jours, les vagues qui se cassent sur le littoral tous les jours, au bout de l'année, ça fait moins 50 cm, moins 50 cm... Au bout de 30 ans, on arrive à 25 mètres de plage en moins", déplore cet habitant de Tiahura.
Un phénomène amplifié par des enrochements ou par la construction d’un muret qui ne verra jamais le jour, faute d’autorisation. "À l'époque, il y avait déjà un grillage. À la demande de mon client, on souhaitait réaliser un petit muret pour retenir la terre. Aujourd'hui, tout le monde peut se permettre de rentrer. Mais, ceci dit la volonté du client est de laisser comme ça et de végétaliser", explique Stéphane Mathieu, entrepreneur.
"On n'a pas le pouvoir pour décider, nous on va juste faire constater. On demande aux agents de la police municipale d'intervenir pour faire un constat sur place et établir un rapport après qu'on transmet à la DCA, l'autorité compétente en matière d'urbanisme et d'emménagement"
Walter Taputuarai - maire délégué de Haapiti
Des troncs de cocotiers placés en parallèle, face à l’océan… Ce procédé écologique permet de garder le sable chez lui. Vatea a ainsi récupéré 3 mètres de plage.