Une équipe de chercheurs s'intéresse depuis 2018, au combat qui se joue entre les coraux et les algues pour l'espace et la lumière. La multiplication d'algues empêche les coraux de se développer et menace toute une biodiversité de récifs et de poissons.
Pour mieux connaître la biodiversité du lagon de Moorea et collecter des données fiables, les scientifiques ont collaboré avec une quarantaine de pêcheurs lagonaires.
Les pêcheurs ont une connaissance incroyable du milieu marin. Ce sont des gens qui grandissent dans la mer, observent leur environnement, sont soucieux de ce qui se passe. L'objectif, c'est que les uns apprennent des autres.
Jean Wencélius, anthropologue à l'université de San Diego et coordinateur du projet Recopem
C’est une première, à l'initiative des chercheurs de San Diego.
Les travaux de recherches ont été restitués le 25 juin 2022. Grâce aux données GPS des pêcheurs, les premiers résultats montrent que les algues prolifèrent surtout près du rivage et que les activités de pêche n'y sont pas forcément liées. En général, les pêcheurs s'éloignent des côtes, tant que les conditions météo le permettent.
Dans ce sens, les scientifiques préconisent au service de la pêche de poursuivre l'accompagnement des pêcheurs lagonaires "pour qu'ils puissent se procurer des bateaux motorisés et pêcher loin du rivage", explique Jean Wencélius.
Désormais, les scientifiques et les décideurs ont une idée plus précise de l’état du stock de poissons. De meilleures mesures peuvent donc être prises, comme par exemple renforcer ou diminuer les rāhui.
De leur côté, les pêcheurs de Moorea gagnent une écoute pour porter leurs revendications.