Moorea : pas de bungalows sur pilotis à Temae a décidé la justice

Archives. Le tribunal administratif a tranché en faveur des associations de protection de l'environnement.
Depuis quelque temps, un vent de contestation souffle sur Moorea. Face aux nombreux projets immobiliers, la population d l'île n’hésite plus à se lever et à agir. Si les manifestations et les courriers restent lettre morte, c'est par la voie judiciaire qu'elle compte se faire entendre. Hier le tribunal administratif a tranché en sa faveur concernant la construction de bungalows sur pilotis dans la zone de Temae, protégée par un PGEM.

Le 10 septembre 2021, des habitants de Moorea découvrent que le Pays a accordé une dérogation au groupe Wane pour la construction de plusieurs bungalows sur l'eau dans une zone protégée par le PGEM (plan de gestion de l'espace maritime).

Une chose rendue possible en transformant la zone de Temae en zone de développement prioritaire. Mais le tribunal administratif constate que cette décision a été prise à la hâte lors du conseil des ministres sans passer par une consultation publique. 

Ce qui a motivé Dominique Léoture, président d'une fédération d'associations de protection de l'environnement, de porter l'affaire en justice. "La justice nous a entendus, alors que ce n'était pas un combat facile...Pour une fois, on voit que l'intérêt premier de la population a été respecté", estime-t-il.

Une bataille gagnée par les associations de protection de Moorea mais la guerre n'est pas finie pour autant. Conscientes que leurs voix ne sont pas forcément entendues par les politiques, depuis les associations se spécialisent en justice. Elles comptent bien se servir du droit pour protéger leur île. "L'un des grands problèmes que l'on a dans nos luttes, c'est justement d'une part d'avoir des lois qui ne sont pas appliquées, et d'autre part des délibérations ou des arrêtés qui ne sont pas forcément légaux qui vont servir de cadre légal pour le gouvernement. La fédération est là et se professionnalise et on va augmenter notre capacité à réagir sur les aspects juridiques", ajoute Dominique Léoture.

Le réveil de la population est bien là et entraîne la création de nombreuse associations, voire de fédérations. Autant de forces vives mobilisées sur le terrain.

Ecoutez le reportage :