L’écomusée Fare Natura de la baie d'Opunohu est bien plus qu'un musée. Véritable plateau pédagogique, il permet d'accueillir des jeunes aux profils très divers. Certains sont en situation de décrochage scolaire, il y a aussi des étudiants et des jeunes en service civique qui représentent la moitié des jeunes accueillis en formation, soit une soixantaine estime Olivier, directeur de l'écomusée Fare natura. "Ça donne de très belles histoires […] j’ai un très bel exemple, c’est celui de Terei le premier jeune que l’on a accueilli […] au final Terei est devenu apiculteur pour le musée", raconte Olivier.
Sur la plage de la baie d’Opunohu, les jeunes adultes en insertion professionnelle participent activement à la restauration de la biodiversité du littoral. Ils sont encadrés par les employés du musée qui leur apprennent à planter, l’importance de la biodiversité endémique de Polynésie et la culture océanienne.
Ce qu’on plante ici "ce sont des plantes qui peuvent protéger contre l’érosion du sable […] elles retiennent mieux le sable que d’autres plantes", précise Marie Rose, formatrice. Le but est de redonner vie au bord de mer qui auparavant était très prisé des habitants.
Prélevés sur les motu, des arbustes de ‘autera’a ou de purau devraient renforcer la baie d’Opunohu. Plus qu’une aide, les jeunes sont un réconfort. "On est contentes de les avoir, ça va surtout leur apprendre à être plus épanouis et à connaître beaucoup de choses en terme culturel", ajoute Marie-Rose.
Aider à s'épanouir
Favoriser l’insertion professionnelle est une priorité pour l’établissement et surtout pour reconstruire les individus. "La plupart des jeunes quand on les accueille sont très renfermés, très timides, ils ont un peu peur d’eux-mêmes […] Ici au musée la première étape qu’on essaie de faire c’est de les revaloriser et de leur montrer qu’ils sont capables de réussir quelque chose", affirme Olivier Poté, "un petit peu comme des fleurs qui ne sont pas épanouies et nous on va essayer de mettre les bonnes conditions pour que la fleur puisse s’ouvrir et s’épanouir pour le bénéfice de tout le monde".
Une chance pour les jeunes en situation de décrochage scolaire, une seconde chance aussi pour Tuiterai, titulaire d’un DUT en biologie décroché en France, qui est revenu pour suivre une licence à l’UPF mais n’a pas eu de place.
Mais en l’accueillant au musée, Tuiterai va pouvoir obtenir un diplôme EPHE, l’équivalent du master de l’école pratique des hautes études. Grace à l’aide et l’accompagnement du musée, le jeune étudiant passionné par les requins peut développer des projets, dont celui de la recherche sur les requins juvéniles autour de l’île de Moorea. "Pour la première année de mon master je fais le suivi de base et le cœur de notre projet plus tard va être de mettre en place un tracking passif sur les requins à pointe noire en leur installant des puces GPS […] on fera ça pour avoir un schéma de leurs déplacements, leurs zones d’activité et des informations sur la prédation", explique le futur scientifique spécialiste des squales.
Encore une jolie histoire comme il y en a eu beaucoup depuis la création du Fare Natura en 2021. Alors qu’ils pensaient être sans espoir, l’écomusée a permis aux jeunes d’évoluer dans le milieu professionnel et de les rendre utiles pour à la biodiversité de Moorea.
Regardez le reportage de Cybèle Plichart :