Mpox : quand la variole du singe met la planète en alerte

Un des symptômes de la variole du signe ou mpox;
Face à la propagation du nouveau variant du virus mpox, l'OMS a rehaussé vendredi son état d'alerte au niveau maximal... plus mortel que sa première version découverte en 2022 dans l'ouest de l'Afrique, il est aujourd'hui présent en Suède et au Pakistan, laissant craindre une contagion à grande échelle. En métropole, et en Polynésie, si aucun cas n’est à ce jour détecté, les autorités sanitaires appellent à la vigilance.

"Il y a toutes sortes de maladies, à chaque fois on récolte", lâche, dépitée, une dame interrogée sur la variole du singe. 
Appelée aussi mpox, la maladie frappe à nouveau. Transmis par contact étroit entre humains ou via des gouttelettes, le virus sévit en Afrique depuis une cinquantaine d’années. Détecté récemment en Europe et en Asie, le mode de transmission de son nouveau variant a évolué. C'est-à-dire qu'"on voit que ça devient plus efficace à se transmettre, au point où ça franchit la barrière des continents. Ce n'est pas seulement en Afrique, mais en Europe et en Asie aussi", explique le docteur André Wattiau, médecin à l'ARASS.

D'abord des symptômes grippaux...

La maladie provoque en premier lieu des symptômes grippaux classiques qui évoluent en lésions cutanées. "Les malades développent d'abord de la fièvre, des douleurs musculaires et 2 ou 3 jours après la fièvre, ils développent une éruption cutanée, avec des cloques qui se transforment en pustules. Cette éruption peut rester pendant plusieurs semaines", ajoute le docteur André Wattiau.

A ce stade, aucune contamination n’est recensée ni dans l’Hexagone, ni en Polynésie... mais le spectre du covid est encore présent dans les esprits. "Avec les vols internationaux, même s'il y a des contrôles, avec tous les examens qu'il faut, ca va arriver, ca va arriver !", prédit une femme. "Il ne faut pas prendre à la légère", poursuit une autre. "Par rapport à la première épidémie de covid, on a vu ce qui s'est passé, il y a eu une crise économique, sanitaire...du coup ça nous freine dans notre vie de tous les jours", remarque un jeune homme.

Si aucun traitement ne permet actuellement de soigner la maladie, avec un taux de mortalité à 3,6 %, il guérit seul dans la majorité des cas...

Les autorités en alerte 

Face à la recrudescence de l'épidémie de mpox dans le monde, l'Institut Pasteur s'est dit prêt lundi à "tester et vacciner les patients à la demande des autorités" françaises, qui n'ont à ce stade recensé "aucune contamination" sur le territoire. "Depuis ce week-end, après activation par la Direction générale de la Santé (DGS), la cellule d'intervention biologique d'urgence (CIBU) de l'Institut Pasteur analyse, sur demande des autorités sanitaires, les prélèvements suspects", a déclaré l'Institut dans un communiqué.

Le centre médical de l'Institut Pasteur, spécialisé en médecine du voyage, qui avait pris en charge des patients atteints de mpox lors de la précédente épidémie en 2022, "a déclenché son protocole interne lui permettant de tester les patients présentant des symptômes évocateurs de mpox (...) dans des conditions optimales de sécurité". Il se tient par ailleurs "à la disposition des autorités sanitaires pour vacciner dans ses murs toutes les personnes issues des populations ciblées par les recommandations sanitaires en cours de réévaluation", a-t-il assuré. "Il s'agit d'une situation sanitaire sérieuse", a commenté Yasmine Belkaid, directrice générale de l'Institut Pasteur, citée dans le communiqué. "Aujourd'hui, nous sommes prêts à tester et vacciner les patients à la demande des autorités".

Le virus circule depuis 2022

Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vendredi le placement du système de santé français en "état de vigilance maximale" après un premier point avec les ministres en charge du sujet. Une nouvelle réunion s'est tenue à Matignon lundi après-midi. "A ce jour, aucune contamination par le clade 1 (ndlr : très grand groupe d'animaux ou de plantes descendant d'ancêtres communs) n'a encore été recensée en France", a précisé le gouvernement dans un "point sanitaire" publié lundi sur son site et les réseaux sociaux.

Le gouvernement y détaille les symptômes et modes de contamination et rappelle que le clade 2, lui, "circule discrètement en France depuis l'épidémie de 2022, avec un nombre mensuel de cas rapportés variant entre 12 et 26 entre janvier et juin  2024". 

Le reportage de Caroline Farhi :

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