« Merci »
« Cette réussite, on y est grâce à tout le monde » : lorsque Nahema évoque le lancement de son agence de publicité, son succès ne lui revient jamais entièrement. Elle prend toujours le soin de remercier chaque personne qui ont joué un rôle dans sa réussite, de près ou de loin. D’abord, ses parents pour les valeurs qu’ils lui ont transmis. Puis, ses supérieurs passés, pour lui avoir laissé sa chance. Aujourd’hui, elle exprime sa gratitude envers ses salariés et l’ensemble de ses collaborateurs, pour leur confiance.
« Heureusement qu’un jour, quelqu’un a cru en moi »
Mais Nahema se le doit aussi à elle. Après dix ans de salariat en tant que media manager, elle décide de se mettre à son compte. Un choix encouragé par son ancienne chaîne, avec qui elle est restée très proche.
« J’avais fait le tour. J’ai ressenti le besoin de relever d’autres défis. J’ai attendu que ma fille grandisse. »
Se challenger
Grâce à son carnet d’adresses, ses compétences et une sacrée dose de courage, elle fonde en 2018 une agence de publicité à son image – moderne et profondément polynésienne. Alors âgée de 27 ans, Nahema souhaitait poursuivre dans le même domaine.
« Pour moi, la communication permet de mettre en lumière la culture polynésienne. Le secteur de la pub étant dominé par des expatriés, il était important de montrer qu’ici aussi, on sait faire. »
Un savoir-faire local, jeune, polyvalent, autonome et rigoureux… Nahema exige de ses trois salariés ce qu’elle-même a su acquérir. Parmi ses expériences les plus formatrices, son rôle d’attachée de presse mené à bien durant la Coupe du monde de Beach Soccer en 2013, qui lui a valu les félicitations de la FIFA et son tout premier déplacement professionnel à Costa Rica, en 2014. Seule Tahitienne sur place et novice dans le métier, elle a su relever le défi.
« Les missions avec la FIFA sont une belle leçon de rigueur. Costa Rica, c’était la première fois que je me retrouvais complètement seule face à mes décisions. Je me suis énormément responsabilisée. Après ce voyage, je n’ai plus jamais douté de mes capacités. »
Nahema a ensuite enchaîné cinq autres déplacements à l’étranger avec la FIFA. La coupe du monde des clubs à Abu Dhabi, dernier en date, fut une consécration pour la jeune femme puisqu’elle vivait pour la première fois l’expérience du côté des joueurs. Mais aussi parce-que la participation de l’AS Pirae à ce championnat est doublement historique.
« Ce que j’adore avec la FIFA, c’est que toutes les équipes sont logées à la même enseigne. La Fédération prône l’égalité des chances ! »
Businesswoman
Nahema était les yeux de la Polynésie aux Emirats Arabes Unis. Elle a pris son rôle à cœur et fourni les médias locaux en informations, sans distinctions.
« Autant j’ai beaucoup d’affinités avec mes anciens collègues de TNTV, autant j’ai pu montrer que j’étais capable de faire la part des choses en donnant du ‘ma’a’ à tous les médias. »
Un professionnalisme et une efficience déjà visibles à travers la gestion de son entreprise…
« On a commencé à grossir en 2020… On a donc engagé une société pour des bilans financiers, qui se sont révélés excédentaires* sur les deux dernières années ! Notre chance, c’est d’avoir eu des clients fidèles. »
Le covid n’a pas freiné le développement de sa société, qui a misé sur le digital.
« On nous a énormément sollicités. On était surbookés ! Avec ma fille à la maison, je n’ai pas eu un moment de répit ! Au contraire, j’étais contente de sortir du confinement. »
Un planning chargé et une vie sociale réduite à néant... Ou presque, puisque les rencontres et les relations humaines rythment sa routine professionnelle.
« J’ai énormément donné lorsque j’avais le temps. A présent, je me nourris intellectuellement et m’enrichis humainement avec ceux que je rencontre. Quant à mes meilleurs amis, ils savent où me trouver s’ils en ont besoin. Mais plus question de sortir, mes priorités ont changé. »
L’éducation, son arme
Toujours consciencieuse et fidèles à ses valeurs, elle faisait déjà les bons choix quinze ans plus tôt, lorsque, au décès de sa grand-mère, elle décide d’annuler son départ en Nouvelle-Zélande pour rester auprès de sa mère.
« J’avais été prise à Auckland, mais j’ai décidé de rester à Tahiti, contre l’avis de mes parents. Je ne voulais pas laisser ma mère. »
Fille unique jusqu’à ses 11 ans, elle devient l’aînée d’une fratrie de 9 enfants après la séparation de ses parents. Pourtant issue d’une famille recomposée, elle a vécu une enfance heureuse entre Pirae et Faaone. Nahema est aujourd’hui maman d’une petite fille, à qui elle s’efforce de transmettre les mêmes valeurs…
*Lorsque que le bilan financier d’une entreprise est « excédentaire », cela veut qu’elle a pu dégager des bénéfices sur son chiffre d’affaires.