17 ans ! 17 ans qu’ils nettoient inlassablement le même site. Avant le nettoyage, le briefing est une formalité, chacun sait ce qu’il a à faire, par respect pour l'océan.
Combinaison, ceinture de plomb, l’équipement du parfait pêcheur. Mais aujourd’hui l’exercice nécessite surtout un talent d’apnéiste.
Pas le temps d’admirer les fonds, il faut moins de trente secondes pour repérer les premiers détritus.
Les gants ne sont pas de trop lorsqu’il faut dégager les pneus, la ferraille, les carcasses de scooter ou de vélo et tous ces objets non identifiés rongés par la rouille.
"Il ne faut pas jeter les déchets dans la mer, plutôt les mettre dans les poubelles. Ne pas les jeter aussi dans les rivières, comme là on est à l'embouchure, c'est sale", se désole Teriituahiva Tuahine, jeune bénévole de 14 ans. "Quand on n'a plus besoin ou qu'on n'utilise plus, on balance dans un peu partout sauf chez soi. Et tout ça est rejeté par les rivières, on ramasse, on est content parce que ce sont toujours des déchets en moins dans la mer", se console Rahiti Buchin, président de l'AS Tefana section chasse sous-marine.
Bilan 4,6 tonnes ! C’est moitié moins qu’avant mais c’est toujours trop pour les amoureux de la nature.
La pesée prend des allures de concours de pêche. Un pneu de tracteur est même sorti de l'eau ! "C'est le pneu de la gagne, on va dire. [Dur de le ramener ?] Oui, heureusement que mon équipe était costaud", précise Dell Lamartinière, pêcheur.
Des déchets plastique ont bien sûr été retirés du lagon. Tous les chiffres montrent notre addiction à cette matière si polluante consommée malheureusement par de nombreux animaux marins. Plus de 40% du plastique n'est utilisé qu'une fois avant d'être jeté.