Nouveau haut-commissaire : les attentes des syndicats et des entreprises

Eric Spitz, nouveau haut-commissaire, lors de sa prise de fonction hier.
L'entrée en fonction d'un haut-commissaire est toujours synonyme de rappel des demandes en cours...l'indemnité temporaire de retraite supprimée pour les fonctionnaires d'Etat, la défiscalisation pour les chefs d'entreprise ou encore le remboursement des frais engagés par la CPS pour les victimes du nucléaire pour les syndicats. Autant de dossiers sur lesquels Eric Spitz devra se pencher.

Ce que veulent d’abord les fonctionnaires d’Etat, qui le crient depuis 2009, c’est que le nouveau haut-commissaire signe un accord final à la compensation de la fin de l’ITR, la fameuse indemnisation temporaire de retraite supprimée en 2008 et qui disparaîtra totalement en 2028…Autre point crucial : dénoncer la proposition de loi de la sénatrice Lana Tetuanui qui veut supprimer la prime d’installation des expatriés. "Le choc, c'est qu'on cible un personnel qui vient servir la Polynésie, qui va alimenter l'économie et que cette loi, au contraire, doit être améliorée", estime Diana Yieng Kow, secrétaire générale UNSA Polynésie. 

Le syndicat CFDT/Atia I Mua rejoint les fonctionnaires sur ce point, mais insiste surtout sur le remboursement des frais engagés par la CPS pour les victimes du nucléaire reconnues par le CIVEN. 91 demandeurs ont été déclarés victimes par cet organisme l’an dernier, et 2 milliards cfp ont été versés pour les indemniser. "L'Etat, comme s'est engagé le président de la République, rembourse la CPS des frais engagés sur les dossiers qui ont été validés par le CIVEN. Et cela, dans des délais qui restent raisonnables", remarque Dimitri Pitoeff, secrétaire général adjoint CFDT/Atia I Mua.

L'an dernier, le CIVEN a reconnu 91 personnes victimes des essais nucléaires.

Du côté des entreprises, c’est le maintien de la défiscalisation après 2025 qui inquiète. Une lettre vient justement d’être rédigée dans ce sens, elle est signée par les acteurs économiques, et s’adresse au gouvernement et au haut-commissaire. Des chefs d’entreprise qui rappellent l’urgence. "2025 c'est demain, et compte tenu [du fait] que les projets mettent en général 3 à 5 ans, il faut qu'on ait de la visibilité dès aujourd'hui. C'est pour ça que l'on demande 10 ans de plus. Mais on demande 10 ans de plus sur des secteurs élargis, c'est-à-dire réintégrer une partie de la transition énergétique", explique Frédéric Dock, président du MEDEF Polynésie.

Les 7 milliards cfp du fonds Macron dédié à la transition énergétique des entreprises pour diminuer l’émission de gaz à effet de serre seront-ils partagés avec les communes ? Les patrons disent fermement non au représentant de l’Etat.