Lieu emblématique représentant les huit aires coutumières de Nouvelle-Calédonie, la "grande case" du Sénat coutumier de l'archipel a été la cible d'un incendie volontaire dans la nuit de samedi à dimanche un peu plus de deux ans après un autre incendie criminel.
Un homme âgé de 35 ans a été interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. L'incendie n'a pas fait de victimes.
"Je veux dire toute ma solidarité aux sénateurs coutumiers dont la grande case à Nouméa a été une nouvelle fois victime d'un incendie. C'est une atteinte grave portée au Sénat coutumier, gardien et défenseur de l'identité Kanak", a réagi la Première ministre Elisabeth Borne sur son compte Twitter.
Les premiers éléments de l'enquête "privilégient clairement la piste criminelle", a précisé le procureur de la République de Nouméa dans un communiqué. Interpellé dans la nuit de samedi à dimanche pour des faits de vol dans des véhicules, l'homme placé en garde à vue aurait reconnu son implication dans l'incendie.
Édifice de bois et de paille, la "grande case" représente le lieu du pouvoir dans la culture kanak. Située dans le quartier de Nouville à Nouméa, l'institution consultative abrite seize sénateurs kanak, représentant les huit aires coutumières de Nouvelle-Calédonie.
La "grande case" du Sénat coutumier est un passage obligé pour toutes les personnalités politiques en visite sur le territoire. Tous les présidents de la République, Premiers ministres ou membres du gouvernement s'y sont ainsi rendus depuis la naissance de l'institution, en 1998.
"Il s'agit d'une atteinte grave et intolérable portée à une institution de la Nouvelle-Calédonie, issue de l'Accord de Nouméa, qui justifie une totale détermination de la part des enquêteurs et du Parquet à élucider cette affaire dans les meilleurs délais", a souligné le procureur Yves Dupas.
Le bâtiment venait d'être reconstruit après un précédent incendie en août 2020, dans des circonstances similaires. Ce sinistre avait alors provoqué une vive émotion dans l'archipel.