Parmi les groupes présents, le groupe O na Teva e Va’u, originaire de la presqu’île et qui a participé cette année pour la première fois au Heiva en catégorie amateur. Avec son thème adapté de la légende du cocotier intitulé « le sacrifice d’un amour sans limite » : « C’est un thème, une adaptation de la légende du cocotier, détaille Anahoa Guntaro, chef de troupe o na teva e va’u. Un thème écrit par Patricia Para. Ça a été un honneur pour nous de pouvoir partager ça aujourd’hui. Au moins quelques extraits de notre thème. Moi, je suis parti sur la brillance, pour représenter en fait un nouveau groupe, et cette nouvelle jeunesse qui entoure O na Teva e va’u, qui a envie de briller. Donc c’est cette brillance, avec les nacres présentes et bien représentées sur le costume. »
Pour la 5ème édition du Nuuroa Fest, chaque groupe a droit à 30 minutes de show. La troupe Tamarii Mataiea, qui a remporté le premier prix création au Heiva a choisi de reproduire une petite partie de son spectacle. « On n’a fait que trois ote’a, et deux ‘aparima, liste Marcus Van Bastolaer, musicien de Tamarii Mataiea. Pas tout le spectacle, comme le paoa hivinau, le otea tane, le otea vahine. Comme cette année Tamarii Mataiea a eu le premier prix création, on n'a pas pu faire aujourd’hui ».
Le festival peut accueillir 600 places gratuites, alors le public est au rendez-vous, même si ces cinq groupes de danse et de chant n’ont pas été primés au Heiva cette année… « C’est un plaisir de les revoir, confie Vahineura, spectatrice. Ce qui est appréciable, c’est que c’est en extérieur, et donc on peut s’installer comme on veut, c’est convivial, il y a les enfants. Ils peuvent aller voir la mer. C’est juste ce qu’il faut, en plus il ne fait pas chaud ».
Le meilleur costume, exposé au musée
C’est une tradition lors du Nuuroa Fest. Le grand costume primé au Heiva cette année, celui du groupe Ia ‘ora te Hura, rejoint la collection des costumes de danses du musée de Tahiti et des îles. « On a utilisé des matériaux dans les tons de couleurs de la nuit noire, du ciel, de la lune, et tout ce qui va autour, les étoiles et tout, décrit Nanihi Croteau, créatrice du grand costume primé de Ia ora Te Hura. Donc voilà, on est partis sur la lune, avec des matériaux vraiment précis pour mettre en avant ces couleurs un peu grises, blanches et noires. Ils vont rejoindre la collection des costumes de danses, qui est constituée depuis le début des années 90, explique Tamara Marvic, conservatrice. Ça avait été initié par Manouche Lehartel pour essayer de conserver sur le long terme ces costumes. Nous avons des costumes qui remontent aux années 1940, 1950. Dont un costume d’un groupe de Madeleine Moua. On les conserve dans la réserve du musée. Dans un environnement stable avec un climat stable. On espère [les conserver ndlr], plusieurs dizaines d’années, voire peut être plusieurs siècles, si on fait bien notre travail ».
Le Nuuroa Fest a lieu chaque année au début mois d’août, dans les jardins du musée, histoire de se ressourcer avec l’ambiance du Heiva, juste avant la rentrée des classes.