Ca y est c’est le grand jour pour Aurelia ! A 61 ans, elle va faire sa première mammographie de dépistage à l’hôpital de Taaone dans un minibus affrété spécialement pour l’occasion. Premier dépistage du cancer du sein, alors oui il y a quand même un peu d’appréhension. "Les mamans polynésiennes sont prudes, à partir d'un certain âge on ne veut pas se montrer, on a honte de montrer notre corps. Je dis aux mamans de ne pas avoir honte, c'est une bonne chose", explique Aurelia.
A l'hôpital, le stress disparait dès les premières minutes d’entretien avec le radiologue. "Ca ne fait pas mal, ça ne fait pas honte, je ne vois pas pourquoi on devrait avoir honte pour mieux être dans sa peau. J'invite les mamans à venir", insiste Aurelia.
Aujourd'hui, Aurélia est accompagnée de 7 autres mamies de la commune d’Arue. Un dépistage en groupe organisé par l’institut du cancer dans le cadre du projet Tarena Tere pour Octobre rose. Il s’agit d’aller au plus près de la population ciblée et de l'amener au centre de radiologie, en groupe, histoire de chasser l’angoisse. "41% des femmes aujourd'hui font leur dépistage. Malheureusement ce n'est pas suffisant pour que ce dépistage soit efficace, il faudrait qu'on arrive à 70%. C'est pour ça qu'on cherche des moyens innovants, et surtout qu'on essaie de combattre les freins, l'anxiété, les problèmes de locomotion et toujours cette idée de "ça ne m'arrive pas à moi"", précise Tamara DRAPE-POMMIER, directrice adjointe de l'Institut du cancer de Polynésie française.
Pour l’instant, le Tarena Tere d’Octobre rose ne concerne que quelques communes, si les résultats sont concluants, le projet pourra s’étendre à tout le territoire.