Entre l'espoir (des indépendantistes) et la réalité, il y a un pas. Parfois très grand. Tout à l'heure, l’ambassadeur et représentant permanent de la France à l’ONU, Nicolas de Rivière, a renvoyé la délégation polynésienne dans ses lignes dans une réponse sans concession : un "esprit de dialogue", mais "la Polynésie n’a aucune place sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU ",
"Aucun processus entre l’Etat et la Polynésie ne prévoit un rôle pour les Nations-Unies", "l’histoire de la Nouvelle-Calédonie n’est pas celle de la Polynésie"
Nicolas de Rivière, ambassadeur de France à l'ONU
En clair, la France n’aura pas de changement de ligne, elle continue de demander le retrait de la Polynésie de la liste des pays à décoloniser.
À l’ONU, à New York, les 41 pétitionnaires polynésiens et les autres pays du Pacifique se sont exprimés ce matin devant la 4ème commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation). Si la France était bien représentée pour la première fois, il n’y a visiblement aucun changement de position. La France vient de sortir, avant d’entendre les 41 pétitionnaires.
"Sujet sensible"
Auparavant, ces derniers se réjouissaient déjà de la participation de l'ambassadeur français. "C'est le point de départ de l'ouverture du dialogue sur la décolonisation...auquel la France va devoir collaborer", indiquait Antony Géros, vice-président du Tavini. "C'est la fin de 10 ans de déni de notre réinscription, et j'espère le début d'un dialogue constructif...On va pouvoir envisager un processus de décolonisation...Un processus d'autodétermination : ce sont les Polynésiens et eux seuls qui décideront s'ils veulent de l'indépendance ou pas. Ce n'est pas l'ONU, la France ou le Tavini", déclarait Moetai Brotherson également à New-York.
Mais du côté français, "le sujet est sensible", disait-on déjà hors micro.