Oxygène à domicile : les patients soulagés

La Polynésie ne manque pas d'oxygène : les prestataires d'oxygénothérapie ont su réagir vite pour acheter des concentrateurs. Aujourd'hui, ils servent pour les soins à domicile. Mais le coût est supporté par la CPS : 170 millions supplémentaires par mois.

Mahera est le gardien d'un trésor un peu spécial, un local contenant une vingtaine de concentrateurs d’oxygène prêts à l’emploi. Ils sont précieux en ces temps d’explosion du variant delta, qui prive d’air ceux qu’il attaque.

Pas de pénurie

ISIS, la société dans laquelle Mahera travaille, en possède près de 800 dont plus de 500 reçus en l’espace de trois semaines.

Il n'y a plus de pénurie [en oxygène]. 

Mahera Arakino, Directeur Général ISIS Médical

 

À domicile, pratique

Jeanne Mahiatupa est technicienne respiratoire chez ISIS. Elle livre et installe le concentrateur d’oxygène chez les patients en suivant les procédures concernant les doses d'oxygène renseignées sur l'ordonnance prescrite par le médecin. 

La mère de Ted, par exemple, bénéficie d'un concentrateur à domicile, ce qui lui permet davantage d'indépendance et de confort. De son côté, Ted est soulagé que sa mère ait quitté l’hôpital. Le suivi post-covid se fera à la maison, sous oxygénothérapie, puisqu'un poumon a été endommagé par le virus. 

Selon Bruno Cojean de l'ARASS, l' Agence de Régulation de l’action sanitaire et sociale a favorisé l’approvisionnement des appareils respiratoires jusqu’aux prestataires spécialisés en oxygénothérapie. Cet acheminement a évité des pénuries aux conséquences dramatiques, aussi bien pour les soins à l’hôpital qu’à domicile.

170 millions cfp supplémentaires pour la CPS

Pour la CPS, les soins à domicile ont un coût qui se chiffre à près de 170 millions cfp supplémentaires par mois. 

Un concentrateur d’oxygène coûte environ 300 000 cfp. Mahera n’a pas hésité à mettre sa société "dans le rouge" pour répondre à l’urgence sanitaire.

Dernièrement, Mahera a embauché sept nouvelles recrues chez ISIS.