"C’est bon !", dit le médecin. C’est un soulagement pour cet élève du collège de Paea… pas de symptômes du Raa, rhumatisme articulaire aigü. Un bilan obtenu en seulement 5 min grâce à une échographie.
Depuis peu, les médecins ont recours à l’échographie car elle est 10 fois plus précise qu’un stéthoscope. Elle permet de mieux détecter les anomalies. "Il y a deux principales anomalies dans le Raa : l'insuffisance mitrale (absence d'étanchéité des valvules) et l'insuffisance aortique. En fait les valves se ferment incomplètement à cause de la réaction inflammatoire lié à la maladie. Ca entraîne à terme un problème de fonctionnement du coeur qui conduit, quand c'est très évolué, à une chirurgie cardiaque", explique Jean-Marc Ségalin, médecin du centre de Raa à la Direction de la santé.
A l’origine de la maladie, un virus favorisé par le climat et l’environnement familial. Pour les spécialistes, l’éradication de cette maladie est tout à fait envisageable. "Dans le Pacifique, les populations autochtones sont le plus sévèrement atteintes, il y a une prévalence en Polynésie autour de 4 à 5 % probablement. En métropole, il n'y a quasiment plus de Raa, ce qui justifie le programme de dépistage", ajoute Jean-Marc Ségalin.
Réalisée au sein des établissements scolaires, la campagne de dépistage permet de sensibiliser les jeunes et les parents à cette maladie.
L’année dernière, grâce au dépistage, 2 800 enfants scolarisés ont été testés. 91 d’entre eux ont été déclarés porteurs de séquelles du Raa.