Le 7 janvier dernier, deux fillettes ont été placées en foyer d’accueil par le juge des affaires familiales. On reproche à la mère de ne pas avoir respecté le droit de visite de son ex-compagnon. Lui est accusé d’attouchements sexuels sur ses deux filles. L’aînée a 6 ans sa petite sœur 2 ans.
Selon la mère, les visites ne posaient aucun problème tant qu’il y avait une supervision. "Je les ai respectées, j'en ai fait deux. Ma fille est revenue en disant 'papa il a recommencé'. Donc j'ai porté plainte. Elle a eu à nouveau une audition, elle a à nouveau parlé à son psychologue qui a refait un signalement. J'ai dit non, je ne redonne pas mes enfants alors qu'il a recommencé. Je savais ce que je pouvais risquer. Mais malgré tout, il y avait des signalements, des plaintes, des auditions... Il y avait tout qui corroborait ce que ma fille disait. Et le juge des enfants quand je suis rentrée dans son bureau, au bout de dix minutes il m'a dit : 'madame, de toute façon, vous êtes une manipulatrice et une menteuse.' Donc, j'ai eu mon procès en fait" témoigne-t-elle.
Enfants et parents privés de leur famille
Les enfants sont placées pour sept mois, selon la mère, dont un mois sans aucun contact avec la famille. "Le juge des enfants a décidé de les mettre dans un environnement neutre pour que les enfants ne subissent pas de pression de l'environnement maternel et que mon client, le papa, puisse retrouver des droits. Tout ça est encadré, cela se fait sous l'œil de la justice. Ce papa avec qui je me bats depuis deux ans, qui aime ses enfants, qui a envie de les voir et à qui on dit qu'il a fait les pires horreurs à ses filles et qui se voit privé de tous ses droits" souligne Maître Loris Peytavit, avocat du père soupçonné.
Qui a tort, qui a raison ? C’est à la justice de le dire. Ce qui est sûr, c’est que deux petites filles dorment dans un foyer d’accueil alors que la justice et les familles tentent de faire la vérité sur cette histoire.
Un chiffre est certain, et reste alarmant, le nombre d’incestes est beaucoup plus élevé en Polynésie que dans l’hexagone : 3,4 pour 10 000 habitants selon une étude de 2023. Derrière ces chiffres, des familles mais surtout des enfants vivront toutes leurs vies avec les stigmates de ces affaires.